Un manoir en Cornouailles • Eve Chase

manoir Cornouailles Chase Un manoir en Cornouailles • Eve Chase

Éditions Nil, 2018 (444 pages)

Ma note : 15/20

Quatrième de couverture ...

Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l'été. Le temps semble s'y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu'au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais.
Cinquante ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d'y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l'appelle et l'attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ?
Eve Chase nous entraîne dans une passionnante spirale unissant deux femmes séparées par les années, mais que la force de l'amour et le poids des secrets réunissent en une seule voix, mélancolique et entêtante.

La première phrase

" Amber, dernier jour des vacances d'été 1969,
Cornouailles
Je me sens en sécurité sur la corniche de la falaise, plus qu'à la maison, en tout cas. "

Mon avis ...

Avec sa jolie couverture, ce roman disposait de nombreux atouts pour me plaire : des allers-retours entre passé et présent, la promesse d'un voyage dépaysant en Cornouailles, de sombres secrets de famille. Si j'ai tout simplement dévoré cet écrit, je n'ai malheureusement pas eu le coup de cœur tant escompté. Malgré un récit qui parvient à tenir en haleine, et des personnages attachants, j'ai trouvé l'écriture agréable mais classique, des personnages manquant pour moi de profondeur ou encore une ambiance 60's trop peu travaillée à mes yeux. Un manoir en Cornouailles reste pour autant un roman plaisant sur le passé et les secrets de famille.

1968. Vacances de Pâques. Alors que le clan Alton a quitté Londres pour prendre ses quartiers d'été en Cornouailles, tous ignorent encore qu'une tragédie pointe le bout de son nez et risque bien de malmener l'équilibre familial. Amber, son jumeau Toby, Barney ou encore Kitty vont plus que jamais devoir se serrer les coudes. Pour eux, Pencraw, également connu sous le nom de manoir des Lapins noirs, reste plus que tout un symbole de liberté, tout comme il semble relié à l'amour de leurs parents, mais surtout à celui de Nancy, leur mère, véritable pilier de la famille.

Été 2008. Nous retrouvons Lorna, et son fiancé, sillonnant la région des Cornouailles pour trouver le lieu de réception parfait pour leur mariage à venir. La jeune femme souhaite absolument visiter Pencraw. Curieusement, le manoir (habité mais plutôt vétuste) semble l'appeler, l'envoûter, attirant irrésistiblement notre héroïne dans ses filets.

Comme j'aime ces romans où le personnage principal n'est autre qu'une grande demeure familiale, remplie de secrets ! L'auteure réussit parfaitement à instaurer une ambiance mystérieuse à souhait, avec la sombre forêt bordant les allées du manoir. J'ai adoré me balader dans les couloirs de Pencraw, m'imaginer Big Bertie (l'immense horloge de Pencraw) ou encore me questionner sur ce que pouvait bien cacher la tourelle. Le lecteur avance pas à pas, se rapprochant de l'inévitable tragédie, et j'ai également aimé ces allers-retours dans le temps (l'alternance entre passé et présent évoque d'ailleurs les romans de Kate Morton). Sur ces quelques points, l'exercice est réussi.

Deux bémols maintenant : les personnages et la partie dédiée aux sixties. Bien qu'attachants (j'ai notamment beaucoup aimé le personnage de Nancy), les protagonistes manquent à mon goût de profondeur, et l'on tombe parfois dans la caricature ce qui est dommage. J'aurais également aimé que l'atmosphère années 60 se fasse davantage ressentir : l'intrigue aurait ici pu se dérouler avant ou après que je n'y aurais pas vu grande différence.

Si vous aimez les romans familiaux et les secrets de famille, je vous invite à découvrir cette lecture avec laquelle j'ai passé un agréable moment. Malgré quelques points décevants, les pages auront tourné à une vitesse folle et je ne regrette pas ma rencontre avec Pencraw et avec la fratrie Alton.

Extraits ...

" Je pense à la façon dont maman m'a dit, à Londres, sur le fauteuil turquoise, avant notre départ : "S'inquiéter, c'est le travail des mères", et j'ai peur d'éclater en mille morceaux. "

" Lorna ne comprend rien à ce galimatias. Cela ne l'empêche pas de penser qu'on sous-estime beaucoup les vieux et que, bien souvent, la vérité sort autant de leur bouche que de celle des enfants. Il faut juste prendre le temps de les écouter. "