Chronique « ROB – Niveau 1 – Bêta-test »
Scénario de JAMES, dessin de BORIS MIRROIR
Public conseillé : Tous Publics
Style : Humour
Paru le 06 février 2019 aux éditions Delcourt, collection Pataquès
64 pages couleur
Prix 13,95 euros
Ça commence comme ça :
Clunch en plus d’être “responsable prélogistique colisage et préparation des envois” est un geek qui passe sa vie devant la télévision. C’est pourquoi il décide un jour de s’offrir un humanoïde afin qu’il puisse faire les corvées ménagères à sa place. Arrivé dans le magasin, il se laisse tenter par le meilleur modèle, celui possédant des doctorats en sciences et en philosophie. Une surqualification pour le poste de technicien de surface que le jeune homme va vite regretter…
Ce que j’en pense:
De tout temps les robots ont autant fait rêver qu’ils ont inspiré la crainte. Pourtant, avec “Rob” nous sommes bien loin d’un « terminator » puisque nous avons affaire ici à une série à gags dans la pure lignée de titres comme “Garfield” ou “Nelson”. En effet, tout comme ses illustres prédécesseurs, “Rob” nous raconte les péripéties d’un loser persécuté par son compagnon. Pourtant, contrairement aux personnages cités plus haut, Rob (qui était aussi le nom du petit robot qui servait d’accessoire à la Nintendo NES, coïncidence ?) lui est vraiment sympathique. Le petit androïde ne cherche pas à faire le mal, bien au contraire, souvent il veut même trop bien faire et c’est là que ça dérape.
Là où le scénario inventé par James est assez intelligent, c’est dans la gradation de l’humanisation de son petit personnage. Dans les premières pages, il découvre un peu la vie des humains, puis les sentiments amoureux (même si « l’objet » de son désir est quelque peu étrange), ensuite il devient soucieux de découvrir d’où il vient, etc. Et c’est là que l’histoire rejoint finalement, dans des proportions moindres, celle des œuvres d’anticipation parlant des dérives de la robotique. Le scénariste nous expliquant à sa manière ce qui pourrait advenir si la machine devenait plus intelligente que ses maîtres.
Boris Mirroir, avec des personnages à la physionomie simple, une colorisation pastel et des décors épurés, apporte un côté graphique dans l’air du temps à l’album. Rien de transcendant donc, mais le tout reste vraiment agréable à l’œil. De plus, les deux compères apportent un rythme assez original à l’album avec des gags en deux strips de quatre cases chacun, soit deux histoires par planche. Une cadence de « tirs » qui donne une réelle impression de stand-up à l’Américaine. Seul le bonus de fin d’album est un peu plus long ce qui est largement compensé par une mise en page façon manga du plus bel effet.
« Rob – Niveau 1 : Bêta-test » est donc une mise en bouche réussie qui donne vraiment envie d’en lire plus.