LA MAISON
Des gens sont morts ici, assassinés. Une famille entière. Massacrée, démembrée, les murs éclaboussés de sang
Vanessa Savage nous propose son premier roman dans nos contrées verdoyantes avec La Maison, un thriller psychologique édité chez La martinière et sorti le 7 février 2019. Nouvelle vie, nouveau départ, Patrick et Sara s’installe dans la maison d’enfance du mari plusieurs années après que la maison fut le témoin du massacre de ses précédents occupants. Paranoïa, psychose et petite ville en bord de mer.
Thriller classique, mais efficace
Le thriller domestique a le vent en poupe ces derniers temps et ce n’est pas Vanessa Savage qui va nous dire le contraire. L’autrice place son histoire dans une charmante petite ville en bord de mer près de Cardiff où fut construite la maison d’enfance de Patrick, dans le pur style victorien. Après l’overdose de sa femme Sara, Patrick rachète la maison afin d’avoir un nouveau départ et de faire table rase du passé. Mais la maison a une histoire bien particulière que le lecteur découvre au fur et à mesure des pages.
Sans être original, La Maison est un thriller efficace qui se veut être un véritable page-turner. Le mécanisme, bien que classique, surprend son lecteur et j’ai plus d’une fois eu, cette fameuse phrase « allait, encore un chapitre ». Il y a une vraie ambiance qui se dégage du roman et la maison y est pour beaucoup. Construite comme un véritable personnage, elle est par qui tout arrive, drame comme bonheur. Elle est pour ainsi hypnotique et nous coince comme une araignée dans sa toile, un peu comme la maison de Psychose dont le bandeau rappelle avec justesse l’inspiration.
J’ai eu beaucoup de mal avec Sara, qui souffre un peu du cliché de la dépressive paranoïaque. Il m’a fallu plusieurs chapitres avant de lui trouver un intérêt, là où le contact est tout de suite passé avec son mari et les personnages gravitants autour de la famille. Aussi, j’ai beaucoup apprécié les interventions entre les chapitres du personnage mystère. On se plaît à élaborer mille hypothèses afin de deviner son identité avant de se faire avoir en beauté par l’autrice qui donne les clefs dans les derniers chapitres. Il y a une vraie tension qui s’installe et grandit au fur et à mesure des chapitres. Le rythme d’abord lent, s’accélère de plus en plus jusqu’à l’apothéose de la haine et la violence, avec des personnages qui ne sont plus du tout ce qu’ils étaient au début. J’aime !
Conclusion, c’est un thriller qui m’a enchantée ! J’aime ce type de roman en huis-clôt qui vous bouscule, vous oppresse et vous rende un peu marteau, avec une ambiance malsaine et glauque. Il n’y a pas de sang, tout est dans la psychologie et à mon sens, c’est un véritable exercice de littérature. Vanessa Savage possède un vrai talent pour mener son histoire, même s’il y a des facilités et des mécaniques déjà vues propre à son genre. Une autrice à suivre de près qui me fait beaucoup penser à Rachel Abbott.
Edition de La martinière
426 pages
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Merci à l’agence Anne & Arnaud pour la lecture de ce roman
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