Éditions Marchialy, 2018 (295 pages)
Ma note : 14/20Quatrième de couverture ...
Jusqu'où iriez-vous pour mettre la main sur le livre de vos rêves ? Mieux encore, jusqu'où iriez-vous pour avoir une bibliothèque remplie de vos livres préférés ? John Gilkey a dérobé pour 200 000 dollars de livres anciens. Son but, réunir une collection à son image. C'était compter sans la tenacité de Ken Sanders, libraire irascible, qui s'improvise détective et mène l'enquête.La première phrase
" Le 28 avril 2005, le temps était doux et radieux, c'était l'une de ces journées de printemps new-yorkaises où tout semble possible et, à l'angle de Park Avenue et de la 66e Rue, une file d'optimistes s'allongeait. "
Mon avis ...
Allison Hoover Barlett, journaliste américaine, signe ici un récit étonnant. En quelques pages, l'auteure retrace le parcours de John Gilkey, un jeune homme passionné par les livres anciens à tel point qu'il ne peut s'empêcher de duper de nombreux libraires chevronnés. Vols de livres anciens. Allers-retours entre prison et salons du livre ancien. S'ensuit un véritable plan d'attaque pour empêcher notre voleur de livres de récidiver. Mais comment attraper un escroc qui ne subtilise des livres que pour compléter sa propre bibliothèque ?
J'ai apprécié me plonger dans cette lecture pour le moins originale. Si j'ignorais totalement l'existence de John Gilkey, il ne me serait jamais venu à l'idée que des libraires, passionnés de livres anciens, soient victimes de vols. Une question se pose alors : de quoi serions-nous capables nous aussi par amour des livres ?
La journaliste nous décrit un voleur de livres pour le moins touchant. Nous assistons à quelques rencontres entre l'auteure et John Gilkey, notamment lorsque celle-ci se rend au parloir de la prison pour faire sa rencontre, et peut-être chercher à comprendre comment le jeune homme a pu en arriver là. L' écriture fluide humanise d'autant plus cette rencontre : j'avais presque l'impression d'être auprès d'eux. Pourquoi même une fois sorti de prison, le jeune homme ne peut s'empêcher de reproduire ses méfaits ? C'est la grande question que je me suis posée, et j'en étais littéralement captivée.
Dans l'ombre de la traque de ce voleur pour le moins inhabituel, nous rencontrons Ken Sanders, un libraire passionné qui s'improvise bibliofic. Le lecteur se trouve alors embarqué entre visites de salons du livre ancien, et rencontres avec d'autres libraires pour le moins révoltés qu'on puisse ainsi les tromper.
L'homme qui aimait trop les livres propose quelques passages passionnants, envoûtants, qui décrivent bien l'amour des livres, ce désir pour tout lecteur de se constituer une bibliothèque à son image, ou encore ce que la lecture peut réellement apporter dans une vie. J'ai évidemment adoré ces quelques lignes. Pourquoi alors suis-je passée à côté d'un coup de cœur ? Je m'attendais à découvrir un roman, ce qui n'est ici pas du tout le cas. Mais je me suis également lassée de quelques répétitions dans le récit (les allers-retours entre la prison et les vols de John Gilkey par exemple). Quelques chapitres auraient ainsi pu être retirés du livre, que je n'y aurais pas vu la différence. Mais en refermant L'homme qui aimait trop les livres, une chose est sûre : tout lecteur aura envie de flâner dans les rayons de livres anciens voire de se procurer la copie (puisque les premières éditions restent tout de même hors de prix) d'une première édition !
Extraits ...
" Les livres ne sont pas des objets inertes mais portent en eux autant de vie que l'âme qui les a fait naître, en effet ils conservent, comme dans une fiole, la puissance et l'essence de l'intellect qui leur a donné le jour. "