Chronique : Blood Orange – Harriet Tyce

Alison Wood est avocate pénaliste. À mesure que sa carrière décolle, sa vie familiale se dégrade : elle passe ses journées à plaider et ses soirées dans les bars pour décompresser. Patrick, un collègue avec qui elle entretient une liaison toxique, souffle le chaud et le froid et l’humilie tout autant qu’il se sert d’elle. Pourtant, Alison n’arrive pas à décrocher.
Quand Patrick lui confie sa première affaire de meurtre, elle se plonge dans l’histoire de sa cliente, Madeleine, qui a poignardé son conjoint d’une quinzaine de coups de couteau. Au fil de leurs entretiens, Madeleine se livre : son mari diluait la pilule contraceptive dans son thé, examinait toutes ses dépenses, prenait toutes les décisions…
Petit à petit, leurs deux vies se font écho. Qui contrôle qui ? Et si, avant de défendre les autres, Alison commençait par se défendre elle-même ?

Chronique : Blood Orange – Harriet Tyce

Blood orange est le premier roman de l’auteure. Je me lançais donc en terrain totalement inconnu et je dois dire que la couverture a très fortement joué en la faveur de ce livre.

Alison, avocate pénaliste anglaise et héroïne du roman est un personnage très fort. Très investie dans sa vie professionnelle, cet engagement cache en fait une réalité un peu plus dure qu’Alison préfère oublier sous les dossiers… mais aussi sous une bonne dose d’alcool. On découvre une femme pleine de tourments. Alison est tiraillée entre un mari qui ne cesse de lui reprocher son incapacité à prendre son rôle de mère au sérieux et avec qui la relation se détériore au fil des jours, et son collègue Patrick, avec qui elle entretient une relation toxique et ambiguë, celui-ci exerçant sur elle une pression indéniable.

Alors que ce quotidien mine de plus en plus Alison, celle-ci va décrocher sa première affaire de meurtre et va se jeter dans ce dossier à corps perdu, prête à tout pour découvrir ce qui a mené sa cliente à être aujourd’hui accusée d’avoir tué son mari. Petit à petit et à mesure que cette cliente va se confier à Alison, celle-ci va s’interroger et comprendre que les apparences peuvent être très trompeuses.

J’ai totalement adhéré au personnage d’Alison que j’ai trouvé très bien construit. Elle a ses qualités et ses défauts, se plante, trébuche, se montre parfois incohérente dans ses décisions, mais je n’ai pas pu m’empêcher de m’attacher à cette femme qui va finalement se battre contre tous et sur tous les pans de sa vie, professionnelle et personnelle : pour découvrir la vérité derrière le témoignage de Madeleine, sauver son couple, gérer sa relation avec Patrick… Alison va prendre le taureau par les cornes et se révéler être une héroïne comme je les aime. Même si elle est parfois décrite d’une telle manière qu’on a envie de la secouer et/ou de la détester, l’histoire prend un tel tournant qu’il est en fait difficile de ne pas l’aimer.

« Le malheur m’épuise, la tristesse de Chloé, mon propre sentiment de culpabilité. Je n’ai qu’une envie, de rentrer à la maison, de me doucher pour effacer le whisky et les clopes, d’asseoir Mathilda sur mes genoux et de lui lire une histoire, de m’abreuver de son odeur, vierge de tout chagrin, de toute trahison, de tout mensonge. Mais c’est bien la dernière chose qu’il me serait autorisé de faire. »

Des sujets forts sont traités dans ce roman, et l’auteure le fait avec brio. Violences conjugales, psychologiques, manipulation, humiliation… L’ambiance de ce récit est parfois gênante et malsaine mais il est quasiment impossible de décrocher tant l’écriture est prenante.

L’auteure nous livre un thriller domestique saisissant et haletant dont le gros point fort repose en grande partie sur ses personnages. Dans ce roman, il n’y a ni blanc ni noir, il n’y a ni méchant ni gentil. Harriet Tyce nous expose des personnages complexes avec des personnalités troubles, des penchants et secrets inavouables. Toutes ces personnes sont profondément humaines, et c’est parce qu’elles le sont qu’on retrouve dans ce roman les pires travers de l’Homme.

Ce premier roman est à mon sens une réussite car j’ai vraiment été embarquée dans ma lecture, avec l’envie de comprendre le lien entre l’histoire d’Alison et celle de Madeleine. J’ai très vite compris qu’il se passait quelque chose de troublant et j’ai été happée par la fin, les derniers rebondissements me laissant finalement sans voix. L’auteure a réussi à faire monter le suspense crescendo avec différentes révélations, même si je regrette qu’il n’y ait pas eu encore plus de tension.

Vous l’aurez compris, je vous recommande cette lecture qui m’a fait passer un excellent moment.Si vous aimez les thrillers psychologiques, centrés sur les personnages, n’hésitez pas. Si l’auteure écrit de nouveaux romans, je n’hésiterai pas à me pencher dessus !

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