Vindicta par Cédric Sire

Vindicta par Cédric Sire

Editions Métropolis

592 pages

Paru en 2019

Quatrième de couv’ :

« On entre, on prend le fric, on ressort. Personne ne sera blessé.  »

Leur plan est sans risque. Le bijoutier ne portera pas plainte pour le vol car son argent est d’origine illégale. Damien, Élie, Audrey et Driss s’imaginent avoir trouvé la réponse miracle à tous leurs problèmes.

Fraîchement muté dans un groupe de surveillance, Olivier est loin d’imaginer que la planque qu’on lui a assignée fera de lui le témoin clé d’un cyclone meurtrier, dans le sillage d’un tueur glacial et méthodique que rien ne semble pouvoir arrêter. Des déserts du Moyen-Orient aux villes sombres et silencieuses du territoire français, quand la vindicte est en marche, plus rien ne peut vous sauver.

 » Une traque haletante secouée de fausses pistes  »

Pur instrument de torture et de mort, il n’a pas de nom, pas de visage, l’habitude de tuer et un cimetière de cadavres derrière lui. Mais dans cette affaire, pas de contrat. Cette fois-ci pour lui : c’est personnel.

Mon avis :

Le mois dernier se tenait Polar Lens, l’occasion de retrouver les copines et passer un moment agréable ainsi que mettre la main sur le nouveau bébé de mon auteur chouchou, Sire Cédric (plutôt mourir que dire l’inverse, na !) :

  • L’intrigue :

Quatre jeunes banlieusards défavorisés rêvent de la belle vie, le gros lot pour sortir la tête de l’eau une bonne fois pour toute et se casser de cette cité de béton. L’occasion se présente d’arracher le pactole à un bijoutier véreux qui ne pourra pas porter plainte lui-même au vu de la transaction suspecte, tout est prêt et devrait rouler sans accro…Sauf que…absolument rien ne se passe comme prévu et dans leur fuite éperdue, la voiture percute violemment une petite fille, Valentine, qui n’était pas l’enfant de n’importe qui, l’enfer se déchaine et les cadavres vont se multiplier sur le sillage du Slender Man, le croque mitaine des légendes urbaines.

En parallèle, on a quelques flashbacks d’un groupe de militaires créé pour tuer les cellules de Daesh en Orient et en Afrique, ils seront transformés en machines de guerre, on point de déranger les hautes sphères qui commencent à avoir du mal avec les méthodes employées…

  • Les personnages :

Audrey, Damien, Driss et Elie sont quatre jeunes paumés de banlieue. Audrey fuit une famille où règne la violence et l’alcool et trouve refuge chez Damien, qui lui-même aide sa mère célibataire à joindre les deux bouts avec un petit boulot alimentaire, il veille également sur son petit frère et leur espère à tous un avenir meilleur. Driss est le chauffeur de la folle équipée, grand type musculeux à la peau noire et métalleux comme son pote Elie, il soulève une question intéressante sur le racisme institutionnel. Elie a obtenu le tuyau pour un casse facile d’un bijoutier véreux, Jean Varenne, qui ne pourra pas se retourner contre eux sans se mettre les flics à dos lui-même, l’affaire parait aisée mais nos braqueurs amateurs vont tout foirer dans les grandes largeurs, l’ennemi qui va les traquer est vraiment ce qui pouvait exister de pire…

Olivier Salva, petit flic ripou et camé au cannabis, se trouve devant une bijouterie avec son collègue Marcus Fleurot dans un fourgon. Ils sont relégués tous les deux au service de surveillance, autant dire la mise au placard, suite à des affaires louches dans lesquelles ils ont trempé, c’est leur dernière chance de faire leur travail avant d’être viré de la police au moindre écart suivant. Pourtant Salva sent qu’il se prépare un truc louche avec ces 4 jeunes qui repassent plusieurs fois en voiture devant la bijouterie, son collègue lui dit de laisser couler et de faire strictement le travail prévu, surveiller la transaction entre Richard Antignac un avocat que beaucoup rêvent de coincer et Jean Varenne, le bijoutier connu pour faire un peu de trafic. L’accident va énormément culpabiliser Olivier qui va tenter de se racheter auprès de la mère de la victime en trouvant les criminels.

Le Slender Man est un personnage de légende, grand type maigre au crâne chauve et des yeux sans âme, on se doute qu’il a un lien avec les flashbacks des épisodes militaires et on se pose la question de son lien avec la petite victime, est-il le père ? Un protecteur ?

Marie Drevoski est la mère de Valentine, autrice de livres pour enfants, elle est dévastée par la mort de sa fille. On va suivre toutes ses démarches pour disposer du corps et se rendre qu’elle est incroyablement seule. Cette femme est perdue et cache également un secret sur son identité, fuit-elle un ex-conjoint violent ? Pourquoi a-t-elle toujours refusé de dire à sa fille qui était son père ? Que sait-elle ?

  • Une attente qui vaut le coup :

Quelque soit le sens dont on prononce son nom de plume (si vous utilisez la façon hérétique je vous regarderai mal ^^), on retrouve la patte de Sire Cé avec des chapitres très courts amenant un rythme de lecture effréné ainsi qu’une alternance entre les divers points de vue : les victimes, l’assassin et les enquêteurs. Quelques touches de gore sont également présentes, je préviens les Brigitte Bardot sensibles, le chapitre 40 est à sauter, il est dégueu, même moi j’ai grimacé. Le suspense est savamment distillé et j’ai eu mon coup de pelle derrière la tête avec l’identité de l’assassin ce qui démontre une bonne maîtrise du thriller, efficace et qui fait son job. Le livre s’ouvre sur une chanson d’Alice Cooper et vous donne une bonne idée du thème développé, la Vengeance.

Pour le plaisir de vos petites oreilles : Vengeance is mine – Alice Cooper

En bref, s’il y a bien une chose que j’aime dans les romans, c’est quand ils me font interagir avec leur contenu, j’ai grimacé, j’ai suivi les pérégrinations d’Olivier, d’Audrey et surtout du Slender Man, fascinée. Un mot : Encore !

D’autres avis chez : Une Souris.

Bonne lecture !