Anaïs Llobet
Les éditions de L’Observatoire
Janvier 2019
209 pages
Oumar vient de Tchétchénie. Il vit à La Haye, a passé son Bac avec réussite, tout semble aller bien pour lui. Sauf que… il est homosexuel et ça, ça n’est pas du tout du goût de sa famille musulmane, de son frère, de son cousin.
Alissa vient aussi de Tchétchénie, elle enseigne le russe dans le lycée de La Haye et cache sa véritable nationalité à son entourage.
Quand le roman commence, un terrible attentat a été commis dans la cantine d’un lycée. Et où est passé Kirem, ce frère, taciturne, toujours habillé en noir ?
J’ai été touchée, coulée.
Voilà un roman bien construit, qui laisse son lecteur s’étonner jusqu’au bout.
Voilà un roman bien écrit qui ferre son lecteur avec brio.
Voilà un roman qui évoque le sujet brûlant du terrorisme islamiste sans aucun aspect didactique, sans manichéisme, sans pathos et avec un angle d’attaque original qui met en lumière toute la complexité du problème.
Et enfin voilà un roman qui évoque l’homosexualité d’un musulman Tchétchène sans caricaturer, avec juste ce qu’il faut d’humanité.
Un petit bémol peut-être : je l’ai trouvé trop court. J’ai failli le lire en une fois et puis je me suis dit que ce n’était pas possible, je ne pouvais pas quitter si vite Adam-Oumar et Alice-Alissa. Par peur de les oublier aussi vite que je les avais rencontrés. Alors, j’ai sagement posé mon livre et ne l’ai repris que… dans la nuit (insomnie oblige) pour quelques minutes… et finalement je l’ai fini le lendemain soir, avec regret et époustouflée parce que je ne m’attendais pas à certaines révélations.
Pour moi, cette auteure est de la veine d’un Pascal Manoukian, une ancienne journaliste comme lui, qui connaît donc bien son sujet, qui a le talent d’un conteur et qui a une écriture sensible et intelligente.