Dumbo, c'est avant tout des bons sentiments et un produit calibré pour toute la famille. Du reste, quand on va voir une production Disney, il ne faut pas s'attendre à assister à de la découpe à la tronçonneuse, ou à rencontrer une tribu d'éléphant polygames qui s'adonne à une orgie bestiale. Le Dumbo de Tim Burton est un freak, un marginal dès sa naissance. Il est jeté à la face du monde recouvert de paille, isolé du regard des autres, et lorsqu'enfin sa particularité physique est révélée à tous, c'est pour s'attirer moqueries, quolibets et autres calembours. On comprend que l'éléphanteau n'ait pas envie de se montrer, et par moments la caméra change de perspective et nous offre le regard subjectif de l'animal, qui semble bien peu à l'aise au milieu des autres, et n'aurait qu'une seule envie, celle de disparaître. Pas facile quand on appartient à un cirque, et par extension à son public. Si dans la version d'origine (1941) Dumbo est avant tout une success story à l'américaine, ici il suffit d'une petite demie-heure pour résumer ce que l'on savait déjà, et se lancer ensuite dans une sorte de sequel où Burton inverse un peu les codes initiaux, et s'amuse même à jouer avec les affres du divertissement de masse, en portant le spectateur du petit cirque de province un peu miteux, au parc d'attraction gigantissime, où les dollars coulent à flot.
Likez notre page Facebook !