@tassadanslesmyriades
Quelqu'un traite Jeremy Cook de trou du cul devant la toute nouvelle et très charmante assistante du centre d'étude du langage des nourrissons où il mène ses recherches, et tout est bouleversé. S'il n y avait que ça... mais l'affable Arthur Stiph, mystérieux collègue obsédé par l'étrange notion de contre-amitié, est retrouvé mort, assassiné, justement dans le bureau de Cook. Et, d'un coup, ce dernier doit élucider un meurtre, rédiger une conférence insipide dont le sujet change tous les jours, devenir éminemment désirable et, plus important que tout, découvrir grâce à la linguistique bien entendu, mais aussi quelques coups tordus qui a bien pu lancer cette foutue rumeur comme quoi il serait un mauvais coup au lit. Qui a dit que la vie d'un linguiste était un long fleuve tranquille ? (source : Babelio)
J'ai lu "Le linguiste était presque parfait" dans le cadre de #varionsleseditions (décembre) de @ madame.tapioca et @ librairieenfolie (instagram).
Paru chez @monsieurtoussaintlouverture, ce roman est piquant, farfelu, loufoque, parfois grinçant. Je salue le travail d'édition et la superbe couverture.
"On traite le séduisant linguiste Jeremy Cook de trou-du-cul devant l'une de ses charmantes assistantes, et tout fout le camp!... Qui a dit que la vie d'un linguiste était un long fleuve tranquille ?" Rien que cette phrase-là promet des moments de franches rigolades...
David Carkeet a su créer un univers complètement décalé. J'ai cru me trouver à la fois dans une sorte de "dystopie absurde" (le milieu de l'entreprise des linguistes avec le patron despotique et cruel, il y a même un plan détaillé au début du roman), mais aussi dans un polar à la Agatha Christie, avec une pincée d'humour absurde.
L'auteur aime jouer avec les mots. Le style d'écriture est soigné, on sent que la traduction n'a pas dû être aisée. Les noms des personnages jouent un rôle phare et les mots ne sont pas choisis au hasard. Les dialogues sont incisifs et dignes d'une très bonne pièce de théâtre absurde ou d'un excellent film un peu kitsch et culte ! Malgré tout, l'enquête traîne en longueur, et n'apporte pas grand chose à ce Cluedo géant en entreprise.
L'aspect le plus jouissif du roman c'est le laboratoire de recherche des linguistes. On y sent une originalité, une véritable quête du sens dans l'absurde et on y trouve les meilleures répliques dont le mystérieux "m'boui" du nourrisson. Il est certain que l'auteur ne s'est pas assez libéré dans ce roman. On m'a glissé à l'oreille que les tomes suivants étaient bien meilleurs, décapants et plus réjouissants.
J'ai donc hâte de me procurer la suite des aventures de ce pauvre Jeremy Cook, un héros qui se fait cuisiner, et porte le nom d'un aventurier, bien qu'il soit un type lambda, très casanier et sympathique.
A lire!