On avait quitté Brian Bendis chez Marvel l'an passé, avec le très mauvais 600° numéro de Invincible Iron Man notamment, on le retrouve en 2019 chez DC Comics, avec le premier numéro de Man of Steel, mini série qui est censée être l'introduction parfaite à son Superman, dont il a hérité. Urban Comics marque le coup avec une nouvelle appellation, à savoir Clark Kent Superman, et un tome 0 pour débuter. Force est de constater : il s'en sort bien mieux qu'avec cette bonne vieille Tête de fer. Il faut dire que Bendis a la particularité de bien mieux réussir le décollage plutôt que l'atterrissage. Ici il parvient à présenter un super héros attachant, fondamentalement surpuissant, et pourtant capable de garder un aspect humain évident. Superman est toujours prêt à donner un coup de main, sa super ouïe lui donne la possibilité d'identifier le moindre son dans la ville, et donc d'accourir lors d'un braquage, ou quand des super-vilains de seconde zone se manifestent. Cela lui permet aussi de prêter secours dans un immeuble en flammes, et son souffle incroyable, sa capacité de voler et sa force et vitesse surhumaines, en font le pompier idéal. Superman est un boy-scout positif et indispensable, l'incarnation même de que ce pourrait être un type à super pouvoirs, animé de bonnes intentions, motivé par un altruisme inébranlable. Rien de surprenant si ceux (et celles!) qu'il rencontre finissent par être subjugués. Bendis s'amuse et plaisante un peu avec cela, pour autant il n'oublie pas non plus de nous montrer ce qu'est la vie de Clark Kent au journal, et là les choses sont moins faciles que lorsqu'il revêt son costume mythique. N'oublions pas non plus la nouvelle vie du héros en famille, dans la plus grande discrétion, avec Loïs Lane et son fils Jon. Pour le vrai plan super héroïque et savoir ce qui va se produire, il faut attendre la dernière page du premier épisode, le cliffhanger qui donne envie d'en savoir plus. La nouvelle menace toute puissante est celle de Rogol Zaar, qui s'estime trahi par les kryptoniens et tout une caste de gouvernants cosmiques.Rogol Zar est une force de la nature. Un des rares à pouvoir mettre une raclée à Superman, au point de le faire souffrir, saigner. Et de plus, il est impliqué dans la destruction de Krypton, au point même que les Gardiens de l'univers, sur Oa, furent eux aussi bien embarrassés lors de cette catastrophe planétaire. Bref, c'est un vilain qui réinterroge l'histoire et l'essence même de Superman, et qui va permettre à Bendis de redéfinir, de remettre sur l'ouvrage, ce qui fait vraiment que l'Homme d'acier est ce qu'il est. Pour mettre cela en images et rendre cette parution vraiment recommandable, il fallait un dessinateur de talent, et DC en a choisi plusieurs, parmi les tous meilleurs : Ivan Reis, mais aussi Jason Fabok, Ryan Sook ou encore Evan Shaner (qui doit jeter l'éponge après un demi épisode, en raison de problèmes de santé personnels), Steve Rude ou Adam Hughes. Dès le départ on a déjà rencontré un Reis plus en forme, néanmoins quand il s'agit de produire des premiers plans ou d'insuffler majestuosité dans les cadrages, il y parvient allègrement. Reste que la rupture de style entre ces pages et celles qui suivent est évidente, et que pour une mini série, il aurait été bienvenue de garder une unité, voire même un seul et unique artiste. Cependant, cette mini série a au moins le mérite d'être claire et rondement menée, et de présenter une nouvelle opposition de taille pour Superman, ainsi que placer quelques mystères bien sentis sur la table (que devient Loïs?). On vous le conseille, donc.
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