L’île aux enfants » Ariane Bois

L’île aux enfants » Ariane BoisEditeur : Belfond

L’île aux enfants » Ariane BoisPauline, six ans, et sa petite sœur Clémence coulent des jours heureux sur l'île qui les a vues naître, la Réunion. Un matin de 1963, elles sont kidnappées au bord de la route et embarquent de force dans un avion pour la métropole, à neuf mille kilomètres de leurs parents. À Guéret, dans la Creuse, elles sont séparées.
1998 : quelques phrases à la radio rouvrent de vieilles blessures. Frappée par le silence dans lequel est murée sa mère, Caroline, jeune journaliste, décide d'enquêter et s'envole pour la Réunion, où elle découvre peu à peu les détails d'un mensonge d'État.

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Un récit qui ne peut laisser personne indifférent, à moins d'avoir un cœur encore plus dur que de la pierre !

Honnêtement, je sais que la nature humaine peut se montrer d'une cruauté hors norme, mais là, c'est cruel, c'est choquant, c'est carrément aberrant ! Comment peut-on en arriver à mettre un tel projet sur pied, comment réussi-t-on a ce que personnes ne dise rien, comment peut-on enlever des enfants à leurs familles, comment peut-on se regarder dans la glace en participant de près ou de loin à ce genre de chose ??? Cela me dépasse complètement. Mais le pire, c'est que ce soit réellement arrivé, ce n'est pas uniquement de la fiction sortie tout droit de l'imagination de Ariane Bois ! Oui, nous sommes dans un roman, mais les faits relatés sont réels, de nombreux enfants ont vraiment été enlevés à leur famille ! Mais là où c'est encore pire, c'est que je n'avais jamais entendu parlé de cet événement, pourtant, non je ne vis pas au fond d'une grotte, mais à l'école, jamais mes profs n'en ont parlé durant les cours d'histoire ! Comment, à quarante ans j'ai pu ne jamais entendre parler de cela ???

Je ne vous cache pas que j'ai eu une boule dans la gorge du début à la fin, une boule à l'estomac qui ne m'a pas quittée non plus. J'ai souffert en même temps que Pauline et sa petite sœur, j'ai souffert pour tout ces enfants ayant vécu ce calvaire. Imaginer que des centaines, des milliers d'enfants ont du vivre cette séparation, ont du vivre ce changement de vie radical, ont du s'adapter comme ils le pouvaient, franchement cela fait réfléchir, mais cela fait mal également de se dire que l'homme peut être réellement monstrueux !

Avant de lire le résumé, pour moi, le titre n'évoquait pas du tout ce genre de récit, pour moi l'île aux enfants, c'est ma jeunesse avec Casimir. Un livre joyeux en quelque sorte. Après avoir lu le résumé, il me fallait absolument ce livre, que ce soit comme ce fut le cas par une masse critique sur Babélio, ou en achat perso, il fallait que je découvre ce roman à tout prix. Et franchement, je ne peux que remercier Ariane Bois de l'avoir écrit, sans cela, je serais encore ignorante aujourd'hui. Oui, c'est dur de lire ce genre de livre, même si c'est romancé, les émotions sont retranscrites de telle manière que le lecteur n'est pas que lecteur, il est acteur également, vous vous retrouvez avec ces enfants, vous devenez Pauline, ou Clémence, ou un autre enfant, vous vivez cela de l'intérieur et non bien calé au fond de votre canapé.

Ce livre devrait carrément devenir obligatoire dans les écoles, il devrait se trouver dans chaque foyer. Et croyez-moi que lors de la prochaine réunion dans les écoles de mes enfants, je vais le prendre avec moi et leur demander pourquoi cette partie de l'histoire ne fait pas partie des programmes scolaire.

Puis-je ici parler d'une belle découverte ? Dans un sens oui car j'ai appris beaucoup de choses, mais d'un autre côté cela me désole qu'il faille que j'ai quarante ans pour découvrir ce que des gens sans scrupules ont osé faire subir à ces enfants. Je suis née en 1977, pendant que moi j'avais une enfance sans soucis, d'autres enfants vivaient une horreur sans nom, et au nom de quoi ?

Un livre à lire, un livre à offrir, un livre que vous ne pourrez pas oublier et ce même après des années.

L’île aux enfants » Ariane Bois
Le garçon se retourne, un large sourire plaqué sur son visage.
- T'es sûre ? Parce qu'il est toujours sur mon dos, le fantôme.
Pourquoi tu l'appelles comme ça ?
- Ben, les Blancs, s'amuse-t-il, ressemblent tous à des fantômes, non ? Avec leur peau, on les dirait déjà morts !
Ils rient ensemble, et cette complicité réchauffe Pauline.
Merci aux éditions Belfond et au site Babélio.