Chronique « IRONS, tome 2 – LES SABLES DE SINKIS »
Scénario de TRISTAN ROULOT, dessin de LUC BRAHY
Public conseillé : Ado/adultes,
Style : Polar
Paru le 19 avril 2019 aux éditions Le Lombard
48 pages couleur,
12,45 euros
Share
Ca commence comme ça…
Sumatra, Indonésie. Après 15 heures de vol depuis Paris, et un petit tour en hélico, Jack Irons arrive à l’endroit de sa nouvelle mission. C’est dans la baie de Sinkis où un gigantesque pont qui doit désenclaver un petit village de pêcheurs a pris un retard phénoménal. En tant qu’expert indépendant, Irons est là pour comprendre et donner son rapport.
Après l’installation dans un hôtel miteux, Irons est invité par Pog, le chef du chantier, à rejoindre l’équipe au bar. En plein décalage horaire, ne trouvant pas le sommeil, Irons se rend au bar rempli de prostituées. Là, il fait la connaissance de Tile Porter, l’ingénieur en chef qui fait un tour de passe-passe pour impressionner. Ce dernier dénigre les locaux qui travaillent sur le chantier et lui propose de “croquer de la fesse jaune” pour se détendre…
Ce que j’en pense
Il y a un peu plus d’un an, nous avions découvert une nouvelle série policière, scénarisée par Tristan Roulot et dessinée par Luc Brahy. La particularité de cette énième série policière ? un “enquêteur” assez décalé, puisqu’il ne s’agissait pas d’un nouveau redresseur de torts (en cape ou en costard Gucci), mais d’un ingénieur en pont et chaussée. Jack Irons (puisqu’il s’agit de lui) se distingue par un passé torturé et un caractère cynique, froid (comme du métal) et peu sociable.
Pour le premier épisode, en tant qu’expert, il est intervenu au Canada sur un pont qui donnait des signes de risques d’effondrement …
Ce nouvel épisode l’emmène aux antipodes de ces paysages neigeux, en Indonésie, dans une petite baie de Sumatra. Là, à Sinkis, les travaux d’un pont gigantesque censé relier deux branches de la baie prend un retard monumental. En tant qu’expert indépendant, voici Irons sur place pour en comprendre les raisons.
Même si l’ingénieur en chef met le retard sur la faute-à-pas-de-chance et à la mauvaise qualité de la main d’oeuvre locale, tout n’est pas si simple. En creusant, Irons va faire monter à la surface à un réseau qui dépasse largement la simple erreur humaine…
Cette série m’avait vraiment plus. L’anti-héros asocial et froid, l’enquête abordée de façon plus “technique” que policière… Dans ce nouvel épisode, le plaisir est renouvelé. Outre le changement de décors, Tristan Roulot arrive à justifier intelligemment l’attitude particulière de Jack. Il l’entraîne doucement sur un terrain glissant et rebondit de surprise en surprise. Dans cette enquête tendue, le dessin réaliste de Luc Brahy fait sens. Il retranscrit bien l’ambiance pesante et solitaire d’Irons.
Puisque ce tome 2 n’est pas un one-shot, mais se développera en 2 tomes, j’attendrais la suite (et fin) avec intérêt.