@tassadanslesmyriades
Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l'une d'elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. Elle y évoque leurs souvenirs heureux d'étudiantes impatientes de changer le monde, et cet espoir suscité par les Indépendances. Mais elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droit des femmes. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d'amour. La Sénégalaise Mariana Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société. (source : babelio)
H E L L O | 💛🇸🇳 #littératuresénégalaise
"So long a letter" by Mariama Bâ, a novel everybody should read, describes the conditions and situations of women in Senegal, Africa. I found it sometimes heartwarming and sometimes very sad. The writing is clever and beautiful, poetic and profound.
Une si longue lettre est le premier roman de l'écrivaine sénégalaise Mariama Bâ publié pour la première fois en 1979. Écrit en français, l'ouvrage prend la forme d'un roman épistolaire où Ramatoulaye Fall raconte à Aissatou, son amie de longue date, son veuvage et sa vie de femme et de mère.
Ce récit/roman est une lettre (non pas un échange) qu'une femme sénégalaise, la narratrice, fait à son amie Aissatou. Ce fut un coup de coeur ❤. J'ai beaucoup aimé, bien que cela soit très court (à peine 160 pages), le ton de la narratrice y est juste et sensible.
Mariama Bâ en fait une femme courageuse, mais modeste, audacieuse et tenace mais toujours humble. Ce roman se lit comme on lirait un témoignage sur la condition des femmes au Sénégal dans les années 70/80. La lettre n'est jamais ennuyeuse et toujours intéressante. De la femme-adolescente qui doit se marier, à la femme-épouse qui doit se soumettre, à la femme-mère qui doit aimer son mari et chérir ses enfants, à la femme-trompée par la polygamie de son mari, qui doit trouver la force d'affronter l'humiliation, à la femme-veuve qui est confrontée aux hommes prédateurs, à la cruauté des regards et à l'hypocrisie, Mariama Bâ se fait presque philosophe et livre quelques très belles maximes.
L'écriture de cette lettre est belle, imagée, puissante, évoquant autant de blessures que de moments de bonheur. C'est donc une lettre lumineuse, sur l'épanouissement, sur la pensée d'une femme, qui se compare aux autres femmes autour d'elle. C'est aussi un roman sur le manque de liberté, sur l'oppression, le machisme et le patriarcat.
Il n'y a aucune raison que ce livre reste dans des étagères, il doit être lu par tous et toutes.
C'est un symbole de la littérature africaine. Publié par la maison du Serpent à Plumes puis par les @editionsmotifs, c'est une révélation pour moi que d'avoir lu ce livre en 2019.
Vous connaissez?