Le Livre des martyrs, T1 : Les jardins de la lune par Steven Erikson

Le Livre des martyrs, T1 : Les jardins de la lune par Steven Erikson

Editions Leha

628 pages

Paru en 2018

Quatrième de couv’ :

Dans un monde qui a vu naître et disparaître d’innombrables races et civilisations, l’empire malazéen étend implacablement sa domination, soumettant des continents entiers les uns après les autres, grâce à la discipline de ses armées et la supériorité de ses mages de guerre.

Mais la loyauté de ses soldats, abandonnés et trahis par leur impératrice, est mise à rude épreuve. Perdus, abandonnés et déchus, les fidèles de l’empire vont devoir tenter de survivre, entre sacrifices et dangers mortels.

Un complot bien plus vaste se joue en toile de fond. D’anciennes forces terrées dans l’ombre semblent se réveiller, prêtes à tout pour regagner leur splendeur passée. Regroupés sous la coupe du jeu des dragons, dieux et ascendants, sorciers et chamans, Eleints et changeurs de formes, tirent les ficelles d’un drame qui, transcendant les conflits des simples mortels, se joue à l’échelle du temps lui-même.

Avec un enjeu de taille : la suprématie totale.

Mon avis :

Vu tout l’engouement autour de ce livre je n’avais qu’une hâte, le lire, l’adorer et en faire mon prochain podcast en m’enfilant la suite….j’ai dû revoir mes ambitions à la baisse, j’ai trainé tel un petit escargot asthénique tellement cette lecture est complexe et clairement le T2 devra attendre (il est encore plus gros et le T3 est pire ^^) :

  • Préface à lire absolument avant de commencer :

Dès la préface, l’auteur nous met dans le bain, son monde est complexe, il a énormément eu de mal à le vendre à un éditeur, beaucoup lui ont proposé de revoir sa copie en faisant moins ambitieux et Steven Erikson a tenu bon dans ses idées, oui sa saga est ambitieuse et le restera. Il nous prévient d’emblée, soit on déteste et le livre nous tombera des mains au premier tiers, soit on adore et on le suivra jusqu’au bout. Voilà voilà ^^ J’étais prévenue, le premier tiers est ardu et pas qu’un peu…Pour la simple et bonne raison que tu es jeté dans l’arène sans aucune mise en situation, paf, comme ça, tu sais pas nager pas grave c’est comme ça qu’on apprend, donc oui tu t’accroches à ton slip de bain mais…ça vaut le coup ^^

  • L’intrigue :

A part un léger prologue qui nous introduit l’ambition du jeune Ganoes Paran, on se retrouve rapidement à Pale, après 3 ans de siège par l’armée Malazéenne au bord de la mutinerie. Malaz est un empire gourmand, il vole de conquête en conquête et continue de s’étendre dans la guerre et la soumission de pays de plus en plus lointains. L’armée est épuisée et plus les frontières s’étendent plus elles deviennent fragiles, les opprimés grondent également.

Bref, quand on démarre on se retrouve avec plusieurs personnages du même bord car faisant partie de l’empire mais on se rend rapidement compte qu’il y a des dissensions internes et que l’ennemi n’est pas forcément en face.

Voilà 9 ans que l’Impératrice Laseen a pris le pouvoir en tuant l’ancien empereur et pour obtenir le contrôle total de son armée, elle intrigue pour faire mourir plusieurs de nos héros, anciens compagnons de l’Empereur qui pourraient bien toujours lui être fidèles. C’est de cette façon qu’on suit les aventures des Brûleurs de Ponts, de la Cadre de Mages Loquevoile et du Commandant Dujek Unbras. On suivra également les intrigues politiques de la dernière ville libre de Genabackis, attirant la convoitise de l’Impératrice Laseen, le Darujhistan.

  • Les personnages :

Au niveau des personnages il y a foule certes mais certains personnages tirent tout de même leur épingle du jeu :

Du côté de l’Empire Malazéen :

Nous avons les Brûleurs de Ponts qui ont pour rôle de saper les fondations des remparts, quand ils apparaissent à Pale cela faisait 3 ans qu’ils étaient dans les tunnels pour fragiliser ses murs, ils étaient les favoris de l’ancien Empereur. Malgré la taille de l’équipe, 4 sont à retenir, le Sergent Mésangeai, Kalam l’ancien guerrier de la Griffe, le mage Ben le Vif qui est très puissant et maîtrise de curieux pouvoirs et la recrue qui met tout le monde mal à l’aise à commencer par ses équipiers, Mes Regrets, on sait qu’elle est possédée par une Voyante puis par un dieu, c’est un pion. Ils sont toujours envoyés dans les pires situations et se doutent des intentions de Laseen à leur encontre.

Loquevoile et Toupet font partie du Cadre de mages, Lo est la cheffe du Cadre, elle se méfiera du Grand Mage Tayschreen envoyé à Pale pour les aider à vaincre la cité mais les méthodes employées vont décimer les rangs de l’armée de l’Unbras ainsi que du Cadre, Lo et Toupet seront les seuls survivants, quoi que pour la survie de Toupet, Ben le Vif se servira d’une magie oubliée depuis 1 000 ans, le transfert d’âme. Toupet habitera un pantin de bois et son esprit déjà au bord de la folie deviendra effrayant même pour son créateur.

Dujek Unbras, commandant de l’armée malazéenne était pressenti comme héritier par l’ancien Empereur et son armée de 10 000 soldats lui est entièrement dévouée, il n’a qu’un mot à dire pour que la mutinerie soit effective. Laseen le sait, son Adjointe, Lorn est envoyée à Pale avec le Commandant Paran qui devra diriger les Brûleurs de Ponts et neutraliser Mes Regrets. Quand Dujek apprend par la bouche de Lorn quels seront les renforts et où, il sait qu’il y a anguille sous roche.

Du côté du Darujhistan :

Dans cette ville, la pègre règne en maître ainsi que les nobles du Conseil. Le repaire du menu fretin s’appelle l’Auberge du Phénix et on y retrouve régulièrement nos héros, Crokus Jeunemain un adolescent cambrioleur et pickpocket, Kruppe un intrigant petit homme rond qui parle de lui à la 3ème personne du singulier et dont le secret sera éventé en fin de tome, Rallick Nom un assassin de la Guilde qui cherche à venger l’honneur bafoué de son ami Coll avec l’aide de Murillio un courtisan. On suit également les rencontres de l’alchimiste Baruk qui cherche à sauvegarder la paix et s’allie au Seigneur Sangdelune, Anomander Rake.

Il y a également des dieux et pleins de races différentes qui sont évoquées ou qui ont un rôle plus ou moins important au fur et à mesure de l’intrigue.

  • Une lecture ardue :

On ne se lance pas dans Les jardins de la Lune sans avoir un bon bagage fantasy derrière soi, autrement bon courage. Pour une oeuvre ambitieuse on est dans le haut du panier. Le fait d’être balancé directement dans l’intrigue sans rien savoir des tenants et aboutissants, les personnages ne sont jamais présentés directement ni même la situation politique, tout est installé au fur et à mesure des conversations entre les protagonistes et leurs souvenirs d’un passé plus ou moins lointain. Alors ce n’est pas un procédé innovant mais il y a énormément d’informations à assimiler, des questions qu’il faudra savoir soulever car ne sont pas forcément traiter dans ce tome. Il y a une fin pour l’intrigue qui concerne le Darujhistan et une ouverture avec une lointaine guerre sainte qui se profile.

L’âge des personnages est peu commun, certains ont 100 ans, 1 000 ans et même 100 000 ans pour Anomander Rake. Les dieux viennent mettre leur grain de sel dans l’échiquier du monde histoire de rajouter un peu de bazar sous différentes formes, directement incarnés dans le monde, par possession ou par le truchement d’un artéfact.

L’armée d’Unbras est alliée avec un peuple volant, les Moranths. Ils sont toujours couverts d’une armure, le visage invisible plongé dans les ombres et chevauchent des créatures volantes, ils me font penser aux Nazguls dans le Seigneur des anneaux. Il y a également les T’lan Imass des guerriers zombies qui ont l’air d’avoir une sacrée importance mais je pense qu’ils auront plus de place dans un autre livre.

Le système magique par Garenne comprendre des lignes d’énergie maitrisées par les mages est très riche. Les Garennes peuvent servir à lancer des sorts extrêmement puissants, à se protéger mais aussi à se téléporter d’un point à un autre pour couvrir un maximum de distance en peu de temps mais certaines Garennes anciennes proches du Chaos sont à éviter au risque de s’y brûler les ailes et surtout l’esprit comme Toupet.

Si une saga qui met en avant des créatures humanoïdes et des dieux vous intéresse tout en étant abordable aux novices, je vous conseille La Belgariade de David et Leigh Eddings.

En bref,  j’ai peiné sur cette lecture et même si je n’étais pas à fond pendant un moment, arrivée au Darujhistan j’étais déjà plus intéressée et Kruppe m’a beaucoup amusé, apportant une touche de légèreté bienvenue dans toute cette noirceur. Cette saga compte 10 tomes, le 3ème vient de sortir et le 4ème est déjà prévu pour cette année, c’est une affaire rondement menée. Je lirai forcément la suite mais j’ai besoin de me remettre en lisant plus léger d’abord, on verra cet été.

D’autres avis chez : ApophisBoudiccaHerbefolLe ChroniqueurBlackwolfLutinEleyna.

Bonne lecture !