Chronique « LA HONTE ET L’OUBLI – Tome 1 – Le Désastre »
Scénario de ALEJANDRO MACHO ANDRÈS, Dessin de GREGORIO MURO HARRIET
Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : Aventure historique / Guerre
Paru le 2 mai 2019 aux éditions Glénat
65 pages couleur,
14,50 euros
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Ca commence comme ça…
Manille 1897. Félix est un jeune mineur comme le reste de sa famille. On vient l’alerter car son père vient d’avoir un accident. À l’hôpital minier de Matamaros, le vieil homme se remet lentement, mais il vient d’apprendre que les médecins lui ont coupé la jambe. Il est effondré par cette nouvelle, car il a cinq bouches à pour nourrir…
Pour arranger la situation, son loueur vient lui faire une proposition. Son fils Antonio doit partir aux Philippines pour son service miliaire. Il lui propose que Félix fasse l’échange pour éviter ce départ. En compensation, il versera 1200 pessetas, de quoi attendre 3 ans sans problème d’argent. Félix accepte, espérant retrouver sur place son frère.
12 février 1998, Félix est à Bayer, une petite ville des Philippines. La troupe s’entraîne au tir devant des autochtones hilares…
Ce qu’on en pense
Grégorio Muro Harriet (scénariste de “La marque de de la sorcière”, “La Sueur du soleil” chez Glénat s’associe avec Alejandro Macho Andrès pour nous offrir une nouvelle mini-série d’aventure historique. Prévue en deux tomes, “La honte et l’oubli” nous embarque directement en 1897, aux Philippines. Là, se joue un conflit meurtrier entre L’Amérique et l’Espagne, auquel participent les guerilleros indépendantistes philippins.
Alejandro, qui a toujours en ligne de mire l’aventure et le voyage nous fait revivre de l’intérieur cet épisode sanglant et méconnu. Félix, un jeune mineur espagnol fait son service militaire là-bas nous sert de guide. Il découvre cet univers âpre, des personnages durs et un contexte guerrier qui n’épargne personne…
Hyper documenté, le récit n’oublie pas l’humain et se rapproche toujours de son héros, tout en détaillant d’autres personnages. L’idéaliste anarchiste, le salaud, ou le pauvre gars un peu gros perdu dans ce conflit, il nous fait vivre auprès de ces individus une guerre qu’ils n’ont pas demandés et qu’ils ne comprennent pas.
Au dessin, Gregorio Muro Harriet impose un dessin ultra dynamique (son passé d’animateur n’y est certainement pas étranger). L’histoire et les dialogues sont hyper denses, mais les planches restent (au trait assez classique) restent ultra lisibles et dynamiques, du beau boulot.