D’acier
Silvia Avallone
Traduit de l’italien par Françoise Brun
Liana Levi
2011
387 pages
J’ai pioché l’idée de lire ce roman chez Mumu dans le bocage.
Deux jeunes filles, très jeunes, dans leur quatorzième année, à Piombino, en face de l’île d’Elbe, en Toscane. Une ville industrielle. Des barres de béton. La misère. La violence. Le sexe. La drogue.
Ce livre est un premier roman écrit par une très jeune femme et c’est ça qui épate. La maîtrise de la narration, la noirceur, quelques phrases remarquables, une atmosphère lourde, et puis ce malaise ambiant et qui ne fait que croître au fur et à mesure du roman. La fin tragique des personnages est particulièrement bien écrite, elle est amenée avec une tension, une montée dramatique d’une grande maîtrise.
Globalement, je dois dire que ce roman social est à la hauteur de son ambition, il nous décrit un monde de misère, dans lequel l’aciérie tient une place prépondérante. Des pères démissionnaires, truands ou violents, des jeunes qui partagent leur vie entre travail pénible, plage, drogue, et sexe. Des femmes malheureuses en couple et qui se sentent piégées dans leur vie. Au milieu de tout ça, ces deux jeunes filles rêvent de liberté, de reconnaissance, mais elles sont engluées dans leur monde, et seule la dernière note finale laisse entrevoir un mince filet d’espoir.
J’avoue que j’ai eu un léger coup de mou à la lecture de certains passages. Les deux jeunes filles, amies pour la vie, vont se fâcher, s’éloigner l’une de l’autre et cela donne lieu par moments à des pages agaçantes, crispantes, avec des propos d’adolescentes qui m’ont, je dois dire, exaspérée. Mais qui sont le reflet d’une certaine réalité… Cependant, quelques semaines après, j’ai déjà oublié mon agacement et n’ai retenu du roman que la belle peinture sombre de la société ouvrière italienne.
D’acier, c’est le côté obscur de l’Italie et c’est pour moi la découverte d’une auteure qui a écrit bien d’autres romans depuis, que je découvrirais avec plaisir.