↠ Carolina beach, tome 1 : Inséparables de Cecy Robson ↞
" Ses parents et les miens avaient proposé de nous envoyer voyager en Europe, mais nous avons choisi de revenir ici. Chez nous, pour passer un dernier été à faire ce que nous aimions et à faire semblant de rester éternellement jeunes, dispensés des exigences de la vie, à jamais amis. Alors que je regarde ma pseudo soeur, ma gorge se noue et j'espère que cette dernière partie restera toujours vraie. "
" Tu es une bonne fille... un ange toujours prêt à intervenir et à sauver les gens. Mais, Trin, certaines personnes n'ont pas envie d'être sauvées. "
" - Il m'ouvre son âme, sachant que je vais écouter de tout mon coeur. Et, quand il m'embrasse, j'ai envie qu'il n'arrête jamais. C'est comme s'il me manque quelque chose quand nous sommes séparés. Une chose dont je ne peux supporter d'être privée. "
" Un jour, cet endroit, celui que j'aimais le plus au monde, celui où je me sentais le plus moi-même, m'appartiendrait. "
" Beaucoup de gens se font tatouer quand il leur arrive un coup dur. Pas pour garder un souvenir du coup dur lui-même, mais parce qu'ils l'ont traversé, ou en ont tiré quelque chose. Et chaque jour, le tatouage leur rappelle qu'ils ont réussi ça. Les tatouages, ce sont les cicatrices que l'ont choisit. "
" Et chaque fois que je m'étais laissé aller à espérer que mon père prendrait ma défense, qu'il verrait quelque chose de positif en moi, là où ma mère ne trouvait que des défauts, j'avais systématiquement été déçue. Je ne savais dire s'il était d'accord avec ma mère ou s'il fuyait simplement la confrontation. Au final, le résultat était le même.
À dix ans, leur absence de soutien me déboussolait. À treize ans, j'en souffrais. À seize ans, j'étais furieuse. À vingt ans, je m'étais fait une raison? Et aujourd'hui, j'aimais à penser que, contrairement à eux, j'avais parfaitement compris quel genre de personnes ils étaient. Malgré tout, ils s'insinuaient parfois dans ma tête avec une facilité exaspérante. Devant mon reflet dans le miroir, j'entendais la voix de ma mère. Ou bien le silence de mon père, lorsque je cherchais un avis contraire. "
" À chaque fois que je suis avec elles, je deviens quelqu'un autres, quelqu'un que je déteste. Une personne particulièrement horrible. J'essaie de prendre à la rigolade toutes les saloperies qu'elles me balancent et j'arrive à tenir à peu près vingt minutes. Mais ensuite, je deviens méchante et j'ai horreur de ça. "
" Elle aussi, elle doit se dire que ses règles ne sont pas arbitraires. Peut-être même qu'elle s'imagine que me dire de perdre cinq kilos, de me maquiller pour sortir ou d'agir comme une adulte responsable ou, ou... bref, que tout ça, c'est pour me montrer qu'elle tient à moi ? C'est ça le truc... et si dans sa tête, elle m'aimait vraiment ? "
" - Je crois qu'en fait, je me raccroche toujours à l'idée qu'un jour, peut-être, comme par magie... ils changeront et seront fiers de moi. Je sais, c'est débile "
" - D'ailleurs, tu es une artiste hyper talentueuse, reprit-il. Et cette façon que tu as de remarquer certains détails et de ressentir ce que personne d'autre ne ressent ? C'est aussi ça qui te définit. Le revers de la médaille, c'est que tu ressens probablement très fort aussi tous les mauvais côtés de la vie. Tu essaies à tout prix de te couper de tout, ce qui est mauvais, mais du coup, est-ce que tu ne te priverais pas aussi des bons côtés par la même occasion ? "
" Le lendemain matin n'était pas un samedi comme les autres. Avant même le lever du soleil, les bonnes gens d'Alexandria avaient traîné sur le trottoir leur vieux frigos, leurs télévisions hors d'âge, leurs fauteuils tachés et autres aspirateurs défunts. "
" - Max, dans toute relation, il y a des hauts et des bas. C'est normal, rien n'est figé.
- Rien n'est éternel. "
" Carlie explosa d'un rire qui sonnait faux pour appuyer son trait d'humour. Cassandra comprit alors qu'elle ne s'était pas déplacée au hasard dans le lycée. Complètement plongée dans ses pensées, elle n'avait pas fait assez attention à son environnement et avait été piégée par les Sorciers. "
" En fait, elle se trouvait tellement plus intéressante que les autres, que sa capacité d'empathie pour son prochain était très limité. "
" J'étais anéantie. Charles Le Guéménec une fois de plus m'échappait. Je lui disais " emmène-moi ", mais il passait et ne répondait pas. Il m'abandonnait, seule et frustrée, sur le bord du sentier. "
" Bah non, les gens n(ont pas l'air malheureux ! Regarde, ils rigolent, ils dansent !
- Ce que tu vois, c'est la surface des êtres, Chloé. À l'intérieur, moi je te dis, c'est tout pourri. "
" Jamie sortit en trombe du bureau et fit irruption dans la cuisine. Son sourire lança mon coeur sur les chapeaux de roues, comme à chaque fois que je croisais son regard ; Jamie me faisait vivre avec le pouls en émoi, depuis notre rencontre , cinq ans plus tôt. "
" Je prendrais bien une bière. Qu'est-ce que vous en dites, inspecteur ? Je peux vous offrir une pinte ?
Ma femme idéale.
- Avec plaisir. "
" Ils t'aiment, Poppy.
Vraiment ? Et pourtant, ils allaient laisser une expérience tragique nous séparer. J'avais cru longtemps que l'amour triomphait toujours. Mais je commençais à apprendre que même l'amour n'était pas assez fort pour guérir certaines blessures. "
" Aly m'avait déclaré son amour des centaines de fois et je n'avais jamais pu lui répondre. Pas une seule fois. Et maintenant, à mon tour, j'étais prêt à dire les trois mots fatidiques... à une femme qui ne pouvait pas me les dire. "
" J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, oui. Tu es trempé. Je ne crois pas que ce soit compatible avec la force.
Il approcha d'un pas, et sa main se posa contre ma joue.
- Pleurer ne fait pas de toi quelqu'un de faible, Poppy. Parfois, c'est plus difficile de te libérer que de tout garder au fond de toi. "
" Peut-être que je n'avais pas besoin de combattre la souffrance dans la solitude.
Peut-être que la force, c'était aussi accepter de compter sur ceux qui sauraient apaiser la souffrance. "
" Ce lien indescriptible qui s'est crée entre nous semble si particulier qu'il m'est impossible de savoir s'il s'agit d'amitié ou de deux être qui écartent, pour quelques heures, la solitude dans laquelle la maladie nous plonge. "
" L'espoir est ce qu'il reste aux pauvres en dernier recours pour atténuer l'affliction. Pour ma part, il n'y a plus d'espoir. Il est mort depuis longtemps. "
" C'est pour ça que, même si je n'aime pas aller dans des endroits bondés, je fais l'effort, parce que voir mes amies, ce sera sans doute le seul petit rayon de soleil de la journée, voire de la semaine, voire du mois... "
" J'encaisse toujours... Je déteste les disputes, les prises de tête ou toute autre chose de cet acabit, donc pour le bien de la communauté, et surtout mon équilibre émotionnel, je prends sur moi et je me tais ! "
" J'en ai les larmes aux yeux. En fait, je compte quand même un peu pour elles, je suis vraiment idiote de me monter des films pareils dans la tête. C'est mon gros défaut, mon cerveau ne s'arrête jamais de tourner, et il arrive que je m'imagine des choses totalement erronées ! "