Open Bar – 1re tournée

Chronique « Open Bar – 1re tournée »

Scénario et dessin de FABCARO

Public conseillé : Ado / Adultes

Style : Humour satyrique
Paru le 24 avril 2019 aux éditions DELCOURT (collection Pataquès),
56 pages monochrome
Prix 13,50 euros

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ça commence comme ça…

En plein repas, un enfant découvre un bébé éléphant dans sa salade. Ensuite, nous découvrons comment l’écriture intuitive d’un portable peut transformer un roman banal en chef-d’œuvre poétique. Absurde, vous avez dit absurde ? Et encore, ces deux histoires ne sont que des shooters avant l’open bar !

Ce que j’en pense

Avec sa collection Pataquès, les Éditions Delcourt nous proposent de nous éloigner de leur ligne éditoriale habituelle. Privilégiant les formats courts avec des concepts originaux (souvent des histoires en une planche à l’humour aussi noir qu’absurde) les albums qui la composent ne laissent généralement pas les lecteurs indifférents.

J’avais déjà eu affaire à cette collection, il y a quelques mois pour la chronique de « Pan, t’es mort ! » qui m’avait énormément plu. C’est donc uniquement cette promesse de passer à nouveau un bon moment qui m’a poussé à lire « Open bar » puisque je ne connaissais pas Fabcaro. Le moins que l’on puisse dire c’est que le contrat est amplement rempli. Le scénariste ne s’interdit rien et tourne tout en dérision. Les petites choses qui énervent (les hot-lines en prennent pour leur grade), le racisme, les bobos…

Fabcaro développe ici un humour proche de celui de « fluide glacial », qui je l’avoue, m’a vraiment fait rire (ce qui est assez rare pour une BD). De plus, le format en trois strips apporte une rythmique diabolique à l’album. En effet, les gags s’enchaînent avec un tempo proche de ce que nous pourrions trouver dans un one-man show.

Pour finir, « Open bar » est un ravissement pour les yeux. Attention, je ne parle pas de quelque chose comme le ferait Bilal, non, il ne faut pas exagérer. Cependant, ces personnages aux silhouettes à peine suggérées et encrées en monochrome vert militaire (une couleur inspirant l’ordre et l’autorité et donc en totale opposition avec le côté absurde du titre) ont un petit quelque chose de vraiment plaisant. Leur aspect « flou » leur donne un côté universel qui ne peut que mettre tout le monde d’accord.

« Open bar » fait partie de ses titres rares qui réussissent à allier satire sociale et humour déjanté. Je vous le recommande chaudement, en espérant que le patron paye vite sa deuxième tournée !