Chronique « LES VOYAGES DE JULES »
Scénario de SOPHIE MICHEL, dessin de EMMANUEL LEPAGE, illustrations complémentaires de RENÉ FOLLET
Public conseillé : Adultes/Ado
Style : Carnet de croquis/Carnet de voyage
Paru le 9 mai 2019 aux éditions Daniel Maghen
164 pages couleur, 35 euros
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Un triptyque
En 2005, Emmanuel Lepage et Sophie Michel (sa compagne) nous offraient un objet hybride, “les voyages d’Anna”. Dans ce carnet de voyage, un peintre imaginaire, Jules Toulet, était amoureux fou d’une belle rousse, Anna.
En 2016, l’aventure continue avec “Les voyages d’Ulysse”. Cette fois-ci, c’est sous la forme d’un album de BD, complété par les illustrations de René Follet que le projet se concrétise. On y retrouve Jules, désespéré d’avoir perdu Anna, qui traîne son ennui dans les ports. Avec Salomé, la capitaine d’un navire, ils se lancent à travers la Méditerranée à la recherche à des toiles d’un peintre célèbre, Ammon. L’album fut un succès de librairie mais aussi remarqué par la profession puisqu’il a reçu le Grand Prix de la Critique ACBD 2017.
Le triptyque se conclut avec “Les voyages de Jules”, un carnet dessiné qui mélange illustrations et carnet de voyage. On y découvre la vie de Jules avec un éclairage sur les blessures qu’on devinait…
Ce que j’en pense :
Ce type d’album est vraiment particulier. Les magnifiques illustrations et croquis d’Emmanuel Lepage donnent irrésistiblement envie de se perdre dedans. C’est vrai que c’est un bel objet, rempli de croquis, moments pris sur le vif et de grandes illustrations dans lesquelles se perdre en contemplation… Mais ce n’est pas que ça.
Le texte de Sophie Michel, calligraphié à la façon d’un échange épistolaire, raconte avec force et précision la vie de Jules. Quels furent ses rapports avec son maître , Amomn ? Mais surtout quel fut son univers (littéraire et visuel) ? Avec subtilité et intelligence, Sophie nous fait découvrir le monde intérieur de Jules. Ainsi, quoique hétéroclite, l’ensemble prend du sens.
Pour attirer notre attention, le texte calligraphié est “mis-en-scène”. Certains mots sont soulignés, d’autres encadrés. Cela attire l’oeil et permet de donner plus de présence et d’importance au texte en général et à certains éléments en particulier.
Le résultat est magnifique. C’est un ovni dans la production BD, qui fait le pont entre arts graphiques, romans et voyages…
Alors, tenté par un nouveau départ ?
Cette chronique fait partie de la « BD DE LA SEMAINE ». Réunion chez Stephanie, cette semaine.