Le manoir d’Alderney
On ne peut pas condamner un homme pour ce qu’on imagine qu’il aurait pu faire.
La reine du polar victorien est de retour pour le plus grand plaisir de son lectorat. Le manoir d’Alderney prend place dans la grande saga de la famille Pitt et est la seconde enquête du fils de Thomas et Charlotte Pitt, Daniel, après Un innocent à l’Old Bailey.
Je remercie vivement les éditions 10/18 et Babelio pour cette découverte.
Bien que je vénère le XIXe siècle pour sa culture, je n’avais encore jamais eu l’occasion de découvrir Anne Perry. L’autrice, anglaise, nous offre un nouveau roman à l’intrigue intéressante, bien que classique. Il est donc temps de parler de ce premier et nouveau Anne Perry.
Faux semblant à la Belle Epoque
Daniel sort tout juste d’une affaire compliquée qui lui a valu d’être estimé auprès de ces collègues. Heureux d’avoir réussi à prouver ce dont il est capable, il profite du retour de sa sœur en Angleterre pour lui rendre visite. Lors du dîner, une sombre affaire est mise sur table et Daniel ne sait comment réagir. Cette affaire, infâme, met en cause la fille d’un couple d’ami et un diplomate anglais qui après avoir agressé la demoiselle et volé son pendentif, a pris la poudre d’escampette pour rejoindre le pays. Daniel doit-il accepter l’affaire au nom de l’amitié et surtout, le diplomate est-il vraiment coupable ? Bienvenue dans la belle société du XIXe où les illusions priment.
Contrairement à ce que je pensais au départ (avant l’ouverture du roman donc), l’intrigue est complexe. Vraiment. Les cent premières pages demandent une concentration de tous les instants et la longue liste de personnage n’aide en rien. J’ai souvent dû m’arrêter et relire certains passages, car je ne comprenais pas d’où sortait le personnage. Cependant, les habitués d’Anne Perry devraient avoir certaines facilités, mais pour moi, ce fut vraiment compliqué.
Une fois les tenants et les aboutissant plus ou moins compris, la lecture est plus aisée et j’ai souvent apprécié certains moments. Je pense surtout aux passages dans le tribunal qui sont très bien reconstitués et montre avec justesse les arcanes de la justice de ce début de siècle balbutiant. Daniel, malgré un manque de confiance en lui évidant (vu le pedigree familial, c’est compréhensible) devient un lion face aux jurés et une vraie dynamique se créait. Malheureusement, ces joutes verbales n’aident pas à vraiment faire décoller l’intrigue et une fois la dernière page tournée, je suis resté sur ma faim avec une sensation d’ennui générale. L’ensemble reste lent et plat, jusqu’aux dernières pages où tout doit se résoudre en quelques minutes quitte à perdre le lecteur. Certes, la fin de l’enquête est bonne, mais fallait-il que ce soit aussi brouillon ?
Même si j’ai beaucoup aimé les personnages, l’évolution de Daniel et finalement le traitement de la vie en société au XIXe, je ressors de cette lecture complètement largué. Qu’ai-je lu ? Je ne suis pas sûre de retenter avec d’autres écrits d’Anne Perry.
Édition 10/18
360 pages
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