Attaque ayant pour synonyme agression, cette nuance se propose sans doute de dédramatiser et d'isoler de son contexte réel (dont on ne saura sans doute rien d'autre que l'autorisé), le geste du suspect présumé, mais aussi d'écarter, en cette période d'élections à haut risque, l'éventualité du terrorisme auquel est intimement associé le mot attentat. Deux vocables qui véhiculent la possibilité de votes contraires au pouvoir en place. Et comme le remarque justement Gilles Malandain dans son article (2012) Les sens d'un mot : " attentat ", de l'Ancien Régime à nos jours : " les pouvoirs libéraux, censés ne plus attenter aux droits et aux libertés, ne sauraient en tout cas commettre d'attentat contre quiconque. "
Vous qui vivez en toute quiétude / Bien au chaud dans vos maisons / Vous qui trouvez le soir en rentrant / La table mise et des visages amis / Considérez si c'est un homme / Que celui qui peine dans la boue / Qui ne connaît pas de repos / Qui se bat pour un quignon de pain / Qui meurt pour un oui pour un non / Considérez si c'est une femme / Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux / Et jusqu'à la force de se souvenir / Les yeux vides et le sein froid / Comme une grenouille en hiver [...]., écrivait Primo Levi, dans Si c'est un homme.
En cette veille fébrile d'élections européennes du 26 mai 2019 et parodiant Hemingway, on peut se demander, sans parti prendre : Pour qui vote le glas ?