Torpedo 1972

Chronique « TORPEDO 1972 »

Scénario de ENRIQUE SANCHEZ ABULI, dessin de FRANÇOIS EDUARDO RISSO

Public conseillé : Adultes

Style : Polar (très) noir
Paru le 2 mai 2019 aux éditions Vent d’Ouest,
64 pages
12,50 euros

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Ca commence comme ça…

New-York, la ville qui ne dort jamais. Dans un cinéma, un couple regarde “Le Parrain”. L’homme profite du noir pour peloter la femme. Après une baffe méritée, le couple sort prestement du cinéma. Il s’appelle James et sa copine Wendy. James es un journaliste qui écrit un article sur Pero Caputo, un célèbre mafieux des années 30. Il a rencontré ses 3 fils qui sont certains que c’est un certain Torpedo qui a buté leur géniteur. Comme il a retrouvé la trace de Torpedo, toujours avec un assistant, un poivrot surnommé Rascal, il propose à sa copine photographe Wendy de couvrir l’article avec lui…
Le couple retrouve Rascal dans un bar et en échange d’un peu d’argent se fait conduire à Torpedo. L’homme est vieux, desséché, atteint de Parkinson…

Ce que j’en pense

Le polar, vous l’aimez comment ? Noir ? Très noir ? Alors, la série “Torpedo” est faite pour vous. Créé par Enrique Sanchez Abuli en 81, cette série dessinée à l’origine par Alex Toth, puis Jordi Bernet suivait le parcours chaotique d’un voyou aux méthodes expéditives, surnommée Torpedo. Flanqué de son éternel second, “Rascal”, l’homme est un modèle à ne pas suivre. Amoral, associal et redoutable avec un flingue, un pur anti-héros !
Ces aventures se situaient dans le New-York des années 30. 30 ans après le dernier épisode, les éditions Vents d’ouest nous offrent le retour du Bad guy. Enrique Sanchez Abuli est toujours aux commandes et le dessin a été confié à Edouardo Risso, un maître du noir et blanc. Ce qui est indispensable pour mettre en image un polar aussi noir…

J’ai retrouvé l’ambiance de ce very bad guy, transposé dans le New-York disco des années 70, les bas fonds et les histoires de vengeances. Si le personnage est toujours aussi hargneux et amoral, il a vieilli. 40 ans en plus et une maladie de Parkinson qui lui fait trembler une main. Pour autant, le mec n’est pas assez diminué pour être inoffensif. Même que les fils de p… qui seraient tenté de le refroidir ou la copine du scribouillard qui s’intéresse à lui devraient s’en méfier. le papy fait de la résistance, dans le genre “mauvais moments à passer”

C’est noir, très noir et si vous aimez cet humour désabusé, vous allez adorer. Sinon, passez votre chemin, les caves

Le dessin d’Edouardo Risso est au niveau de ses prédécesseurs. Les grandes masses de noir et le trait un peu caricatural nous plongent dans une ambiance pesante et dangereuse… La composition est assez classique et hyper lisible. Aussi bien dans les plans tranquilles que dans les gun fight, Edouardo assure le spectacle avec des choix très cinématographiques.