Chronique « BUG – Livre 2 »
Scénario & dessin de ENKI BILAL
Genre : Anticipation
Public conseillé : Ado / Adultes
Paru le 17 avril 2019, aux éditions “Casterman”,
80 pages couleur,
18 euros
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Ça commence comme ça…
Paris, 31 décembre 2041. Kameron Obb, le spationaute revenu de l’espace avec une étrange tache bleue sur le visage approche de Barcelone à bord d’un avion. Il est accompagné du docteur Junia Perth, qui dort à ses côtés. Il se dirige vers un monolithe-utopique des années 2030, en pensant à Gemma, sa fille enlevée par la maffia italienne…
Après s’être posé le duo prend un peu de repos. Malgré des tentatives de camouflage, la tache ne disparaît pas sous du fond de teint.
Pendant ce moment tranquille, Obb raconte à sa partenaire qu’il a été contaminé par une “pluie bleue” de “milliers de bugs”. Tout l’équipage de la navette spatiale a été touché, mais seul lui a survécu…
Ce que j’en pense
Voilà la suite de la nouvelle série d’Anticipation de Enki Bilal. Il nous plonge en 2041 dans un futur sombre et inquiétant.L’humanité subit de plein front une “dé-numérisation” totale, suite à un “bug” inconnu. Un seul homme semble avoir la solution. C’est Kameron Obb, le spationaute, qui a été touché par une pluie de “Bug” et dont il porte la trace sur son visage (une tache bleue qui s’agrandit de jour en jour)… Depuis l’accident, il a accès à toutes les données numériques du monde entier qui se sont envolées !
Représentant la figure christique du sauveur, il est le centre de toutes les attentions et d’une chasse à l’homme mondiale de la part des gouvernements, organisations politiques et mafias…
Utilisant ses thèmes de prédilections, Enki Bilal nous interroge sur notre futur. Quelle est la place de l’humain dans ce futur numériques et déconnecté de la nature ? Difficile de savoir où il veut en venir, car Bilal construit une histoire où action et réflexion géopolitique s’emmêlent intimement. On retrouve son ambiance typée “communiste” dans ce futur déshumanisé.
Je me suis laissé porter par l’intrigue (assez déroutante), le graphisme reconnaissable entre tous et les apartés graphiques (des “Une” de journaux futuristes). Tout cela rend un récit assez “haché”, mais original et vivant.
Le visuel est toujours aussi puissant. Ses visions des villes du futur (Marseilles, Paris, Tokyo…) de la corse et des immeubles monobloc utopistes sont très prégnant et d’une belle force évocatrice. Malheureusement, son art est un peu amoindri par un petit format de publication. Pour en profiter au maximum, les amateurs se procureront le grand format de luxe.