Chronique « Rahan – Nouvelle intégrale spéciale 50 ans – Tome 2 »
Scénario de ROGER LÉCUREUX , dessin de ANDRÉ CHÉRET
Public conseillé : Ado / Adultes
Genre : Aventure pseudo-historique
Paru le 27 février 2019 aux éditions SOLEIL,
168 pages couleur
Prix 18,95 euros
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Ça commence comme ça :
Rahan est devenu un jeune homme curieux de la nature qui l’entoure. C’est pourquoi, en cherchant la tanière du soleil, de nouvelles énigmes s’offrent à lui. Pourquoi les cours d’eau coulent-ils toujours dans le même sens et surtout où finissent-ils leur course ? Voulant devenir un être aussi sage que Craos, notre héros décide alors de percer ces mystères en suivant le cours d’une rivière. Une curiosité bien mal récompensée puisque celle-ci va le mener tout droit vers ses pires ennemis, le clan de ceux-de-la-rivière…
Ce que j’en pense :
Finalement, « Rahan » c’est un peu « l’instit« , mais à la préhistoire et sans Gérard Klein ! Notre héros débarque dans un clan, plus ou moins enclin à l’écouter et puis il leur enseigne ce qu’il sait tout en apprenant lui-même une leçon de vie.
Plus sérieusement, ce deuxième tome est assez similaire au premier dans sa construction. Il s’ouvre, en effet, sur un chapitre plus long que les autres d’une quarantaine de pages. Une mise en jambes très intéressante puisqu’il s’agit ici d’un flash-back nous expliquant, entre autres, comment Rahan à réussi à voler son fameux coutelas. Nous y retrouvons aussi un personnage emblématique de la série qui apporte un véritable ressort dramatique au scénario. Roger Lecureux, joue donc pour la première fois sur la corde sensible de nous autres lecteurs. Un procédé intelligent qui permet de renforcer la sympathie que nous éprouvons pour son héros. Il le réutilisera d’ailleurs plus tard dans l’album lorsque Rahan va s’identifier à un « petit d’homme » perdu qu’il va rencontrer.
La suite de ce tome est composé de minis-récits en vingt planches. Comme pour le premier album, chacun d’entre eux est totalement indépendant. Tellement indépendants que pour une obscure raison, nous avons l’impression que ceux-ci sont présentés dans le désordre. Si cela n’est pas perceptible dans le déroulement de l’intrigue, c’est surtout au niveau du style graphique d’André Chéret (qui ne cesse de fluctuer tout au long des chapitres) que ce découpage hasardeux se fait ressentir. Un choix éditorial qui n’a pas vraiment d’importance, mais qui intrigue tout de même.
Cependant, ce qui ressort surtout ici, c’est la complexité du personnage de Rahan. Il se dit lui-même athée et pourtant prie les Dieux lorsqu’il est en danger. De plus, bien qu’il soit « le fils des âges farouches », avec tout ce que cela entraîne, il apporte un message de paix aux clans qu’il rencontre et épargne, dès qu’il le peut, la vie des animaux (même les plus sauvages) qu’il rencontre.
Roger Lecureux, a donc créé une sorte de Messie écolo, hardi défenseur de la cause animale et cela bien avant la prise de conscience collective que nous vivons actuellement.
Malgré des anachronismes, même volontaires, qui prêtent parfois à sourire, Rahan reste et restera une série aux qualités indéniables.