Reviens de Samuel Benchetrit

Reviens de Samuel BenchetritReviens

Samuel Benchetrit

Grasset

2018

248 pages

« Noter ses rêves pour en faire des livres plutôt que de rêver d’en faire. »

Ce roman, je n’avais nulle intention de le lire. Pourquoi ? Parce que. Oui, parfois, on ne peut pas expliquer nos choix ou nos non-choix. Et puis ma bibliothécaire préférée me l’a mis entre les mains, de force.

J’ai parcouru les trois premières pages puis l’ai reposé. Non, décidément, il n’était pas pour moi. Je n’aime pas cette littérature française qui ne me fait pas rêver, je sortais d’un Laurent Gaudé magnifique, de romans américains qui m’avaient transportée ailleurs, d’une bande dessinée de Cyril Pedrosa flamboyante, ces mots simples d’une vie ordinaire et ennuyeuse, je n’en voulais pas.

Et puis, je me suis renseignée, je suis allée sur des sites littéraires, lire des critiques, écouter l’auteur (que je ne connaissais que de nom) dans l’émission La grande librairie et je l’ai repris en main, avec la ferme intention d’aller jusqu’au bout cette fois.

C’est l’histoire d’un écrivain en mal d’écriture dont le fils est parti pour plusieurs mois à l’étranger.

« Mon fils était parti un an. Cela faisait six mois qu’il était parti un an. »

C’est surtout un homme perdu dans notre société ultra informatisée, un homme qui ne sait pas trop où il va et qui ne supporte plus d’être séparé de son fils.

Alors ?

Il m’a amusée. Le côté décalé, les situations cocasses, l’humour m’ont fait sourire. C’est le côté doux-amer qui m’a le plus séduite. Certes, je n’ai pas été charmée tout le temps, j’ai survolé certains passages (notamment sur la télé réalité) mais, j’ai bien aimé la fin. Et même si on devine très rapidement (et pour cause) le mot demandé par le fils, on attend avec impatience que le personnage le trouve enfin.

Il est possible voire probable que j’oublie très vite ce texte mais j’avoue que j’ai passé un moment plutôt agréable à le lire même si je ne recherche pas du tout ce genre de livre pour m’évader, même si j’ai besoin de texte plus résistant, et surtout d’une écriture plus dense ou plus poétique… (des mots, des phrases que je prends plaisir à lire et relire, à oraliser, à recopier), je n’ai pas boudé mon petit plaisir immédiat.