Comme des images, de Clémentine Beauvais

Comme des images, de Clémentine Beauvais

Une histoire d’amour banale. Deux ados qui se séparent. Léopoldine, tombée sous le charme d’Aurélien, a quitté Timothée. Elle ne pensait pas que ce dernier serait aussi blessé, ne pensait pas qu’il irait jusqu’à envoyer une certaine vidéo d’elle, Léopoldine, à tout le monde. A ses amis, à la totalité du lycée Henri IV, aux profs, aux parents.

Quand un acte de dépit irréfléchi peut déclencher un drame.

Dès la première phrase, avant même de connaître les personnages, on sait que quelque chose d’horrible est arrivé et une tension particulière vous prend, pour ne vous lâcher qu’à la toute dernière page.

« Il y a un corps dans la cour du lycée Henri IV. »

Qui est allongé là, inanimé ? Que s’est-il passé ? La personne est-elle morte ? Ces trois questions nous pourchassent tout au long du roman alors que des éléments de réponses nous sont racontés dans le très long retour en arrière qui nous décrit ce fait divers lycéen dans tous ses aspects. Le lecteur est libre de se forger son propre avis sur les acteurs et spectateurs du drame. La voix de l’auteure est acérée, les réparties des personnages ne pardonnent rien et reflètent bien les comportements des uns et des autres. Le fait que TOUT LE MONDE ait vu la vidéo est d’autant plus pervers que les profs vont faire des commentaires déplacés, que Léopoldine a une sœur jumelle qui est également la cible de moqueries et des insultes et que cela fait ressortir les pires aspects de la personnalité des personnages.

Comme pour Frangine (ce n’est pas la même auteure), l’écriture de Clémentine Beauvais est contemporaine, certains passages sont très beaux (un lien : ici) et j’ai beaucoup apprécié les pages de SMS, une nouvelle forme d’écriture qui se révèle judicieuse et très intéressante.

Une chose qui peut surprendre dans le roman c’est que ce n’est ni Léopoldine ni Iseult, sa sœur, qui raconte l’histoire mais l’une de leurs amies, une adolescente comme beaucoup d’autres avec ses défauts et ses qualités. Elle a un regard très critique et dénote par rapport aux autres, n’étant pas du même milieu social. Elle nous montre Henri IV sous un jour peu flatteur, décrivant la pression monstre qui les écrase tous, l’élitisme omniprésent, le peu de cas qui est fait de l’épanouissement de l’élève, et des profs parfois horripilants. Et l’auteure (même si certains traits doivent être exagérés) sait de quoi elle parle, elle y a elle-même étudié.

En bref, Comme des images est un roman marquant et percutant qui fait réfléchir aux conséquences possibles de nos actes et dont les personnages ont des personnalités complexes et réalistes. Un roman passionnant dont vous vous souviendrez longtemps après l’avoir fini !

Comme des images, de Clémentine Beauvais

L’une de chansons de la bande-son du roman (vraiment écoutez-la, Françoise Hardy qui chante l’amitié, la tendresse et la nostalgie, c’est magnifique) :

Un lien vers le blog de Clémentine Beauvais, l’auteure : http://clementinebleue.blogspot.fr/

Yoko