Banana Girl : Jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur, de Kei Lam, Steinkis Éditions, 2017, 184 pages.
L’histoire
Kei a grandi en France, partagée entre deux cultures : les dim sum et le camembert, la fête de la Lune et l’Épiphanie, le baume du tigre et l’eau bénite…
La vie n’est pas toujours simple pour une petite Chinoise à Paris, mais peu à peu elle se forge une identité faite de ces références multiples. Aujourd’hui, Kei revendique son métissage culturel et assume joyeusement l’étiquette de banane, jaune à l’extérieur et blanche à l’intérieur…
Note : 5/5
Mon humble avis
J’entends du bien de cette bande dessinée depuis très longtemps et ce n’était pas du tout exagéré. Banana Girl est un très beau livre par son histoire, où l’on découvre la vie d’une enfant chinoise arrivant en France sans rien connaître du pays et qui finalement y reste avec ses parents. Ses souvenirs sont très touchants, ainsi que les quiproquos que la famille a pu vivre avec une maîtrise approximative de la langue française, et le choc des cultures inévitable. Kei Lam en profite pour partager sa culture chinoise mais aussi les questionnements qu’elle a, en tant qu’adulte, sur sa vie d’enfant. Notamment tous les tabous qui entouraient les affaires politiques en Chine, dont ses parents ne parlaient jamais.
L’histoire est parsemée de pages pleines ou de doubles pages d’illustrations que j’ai trouvées magnifiques : ce sont des peintures pleines de couleurs et, je trouve, de poésie. Elles présentent des passages de l’histoire ou bien n’ont rien à voir et sont un mélange de culture chinoise et française.
Avec humour et recul, l’autrice nous livre quelques informations sur le mandarin, son écriture, ou encore son avis sur les façons de dessiner les yeux des personnes asiatiques (des grands yeux dans les mangas ou des yeux fermés dans la BD franco-belge), ainsi que pleins d’autres réflexions qui font le bonheur de cette lecture.