AUTEUR: Tome Sweterlitsch
TITRE: TERMINUS
ÉDITEUR, ANNÉE: Albin Michel, Collection Imaginaire, 2019
NOMBRE DE PAGES: 441 pages
Le thème du voyage dans le temps… Nous avons eu tant de récit nous narrant les répercussions d’un tel périple entre le passé et le futur au point de tous connaître le fameux « paradoxe du grand-père ». J’étais arrivée au point de me demander si j’aurais encore le plaisir de me retrouver emporter par un récit de ce genre, sans m’attarder sur des effets de déjà-vu ou d’incohérences temporels. Puis j’ai lu « Terminus » de Tom Sweterlitsch… Et j’ai complètement chaviré.
Résumé:
« Depuis le début des années 80, un programme ultrasecret de la marine américaine explore de multiples futurs potentiels. Lors de ces explorations, ses agents temporels ont situé le Terminus, la destruction de toute vie sur terre, au XXVIIe siècle.
En 1997, l’agent spécial Shannon Moss du NCIS reçoit au milieu de la nuit un appel du FBI : on la demande sur une scène de crime. Un homme aurait massacré sa famille avant de s’enfuir. Seule la fille aînée, Marian, 17 ans, serait vivante, mais reste portée disparue. Pourquoi contacter Moss?
Parce que le suspect, Patrick Mursult, a comme elle contemplé le Terminus… dont la date s’est brusquement rapprochée de plusieurs siècles. »
Le Terminus… La fin de toute vie sur Terre… Marquée dans la chair par cette « fatalité » qui ne cesse de s’approcher, Shannon Moss est appelée sur une scène de crime des plus sordides. Étonnée que l’on demande sa présence sur les lieux, elle est déstabilisée de revenir dans une maison qui a marqué sa jeunesse. Pire encore, le responsable de ce massacre semble être lié au programme temporel de la NCIS. Shannon se lance alors dans une enquête alternant entre présent et futur sous la menace de l’arrivée prochaine du Terminus…
Je confirme, j’ai chaviré au fil des pages pour me laisser emporter dans un récit qui fut une véritable claque… Et au point de ressentir encore des piques de frissons face à « l’apocalypse » imaginée par l’auteur. Rien que d’écrire cette chronique, mon imagination recommence à me jouer certaines scènes du roman dans mon esprit. Je vous avoue que cela est assez déroutant, surtout lorsque vous êtes dans votre jardin à profiter du soleil et entendant vos voisins rire aux éclats alors qu’ils préparent un barbecue. Bon sang ! Mes frissons ne veulent pas cesser. Bref… Quant au mélange de genres, entre le thriller, la SF et la petite touche d’horreur, il est ici, fort bien entrelacé apportant une richesse au récit qui n’aura aucun mal à vous happer jusqu’à sa conclusion.
L’autre élément marquant, bien au-delà de cette terrible menace, c’est son héroïne Shannon Moss qui, à travers son enquête, brise les barrières du temps. C’est une jeune femme blessée dans sa chair et qui, malgré l’épuisement et le désir de connaître une certaine normalité dans ses relations avec son entourage, se bat pour retrouver cette jeune fille qui a échappé au massacre de sa famille et découvrir quel terrible lien a cette affaire avec l’agence pour laquelle elle travaille. Alors oui, nous avons encore l’archétype du personnage qui a été malmené par la vie, mais les expériences vécues par cette femme ne sont pas là pour lui apporter un semblant de profondeur. Bien au contraire, elles donnent plus de force à sa détermination de ralentir l’avènement du Terminus. Quant aux autres personnages, dans le présent comme dans les futurs probables, ils sont tous autant de points de repères pour Shannon que pour nous, lecteurs.
Il est possible, pour ceux aimant les récits de voyage temporel, que vous compreniez très vite quelle va être la portée du rôle de Shannon au sein de cette intrigue. Pour ma part, cela ne m’a nullement gênée étant fascinée par l’univers créé par l’auteur qu’il mène avec efficacité, rythmée par l’avancée de la jeune femme dans cette enquête difficile et… Qui a réussi à me faire chavirer dans ce roman au point d’être marquée des semaines après.
Conclusion:
Je pensais ne plus avoir de surprises dans les récits parlant de voyage dans le temps, de « multiverses » et de l’emploi de la physique quantique pour nous dévoiler une énième « fin du monde »… Je me suis bien trompée et tant mieux!
L’auteur, avec « Terminus » a fait preuve d’une grande originalité pour nous projeter dans un possible avenir funeste pour l’Humanité. L’immersion dans ce récit fut forte et je suis ressortie de cette lecture ayant toujours dans mes pensées cette jeune femme qui pousse ses limites au risque d’être totalement brisée et par ses paysages d’arbres nus et blancs. Il fait chaud, des éclats de rire résonnent autour de moi, et pourtant, je frissonne encore en pensant à ce qu’il se cache derrière cet étrange paysage teinté de blanc…
Auriez-vous le courage de chavirer, à votre tour, dans le « Terminus » ?