Virginia, me revoilà ! Je retente cette auteur que j’apprécie beaucoup avec le bien connu Mrs Dalloway.
Le livre conte une journée de la vie du personnage éponyme, Clarissa Dalloway, alors qu’elle organise une fête. Comme dans de nombreux livres de Virginia Woolf, de multiples personnages se croisent et s’entremêlent autour de ce thème, notamment Septimus, un ancien soldat traumatisé par la guerre, et sa jeune épouse. Le tout porté par une écriture spirituelle, très esthétique et profondément introspective.
Virginia Woolf me charme souvent par son style comme sa sensibilité. J’avais néanmoins été déçue par ma dernière lecture de sa plume, La Chambre de Jacob, un livre qui m’avait paru assez confus et difficile à suivre. A force de se glisser dans l’esprit des personnages, de le suivre dans tous ses vagabondages, on finit par perdre le fil. C’est ce que les Anglais appellent le stream of consciousness, ou courant de conscience — un jeu littéraire qui me plaît généralement beaucoup mais qui, poussé à son paroxysme, a aussi ses limites.
Mrs Dalloway est de la même trempe mais ne m’a pas laissé la même impression. On y voit s’y enchaîner des scènes, des bribes, des fragments d’existence. Septimus brisé par la guerre et pris d’une sorte de sublime délire, le désespoir de sa femme Rezia, les médecins décidés, au nom de leur expertise, à le soumettre à leur contrainte et leur vision de la normalité ; Clarissa et son rapport à la vie et au monde, son mari, son ami de toujours longtemps épris d’elle… Et bien d’autres qui ne font parfois que passer dans l’histoire, nous livrant leurs pensées, leur regard sur les principaux protagonistes.
Il y a bien une impression de décousu, mais c’est une trame humaine que Virginia nous dépeint, sans cohérence, sans une intrigue spécifique à mener du point A au point B. Des moments, des idées qui s’enchaînent. Acheter des fleurs, regarder le soleil, recevoir, rêver, s’interroger, se revoir après des années d’absence, se perdre dans des visions, vouloir vivre ou mourir.
Ici, l’alchimie s’est faite, de mon point de vue du moins. En tout cas, j’ai dévoré l’ouvrage sans regrets…
Publicités