Chronique de lecture : Un Bonheur de rencontre d’Ian McEwan

Je continue d’explorer des auteurs qui m’ont intéressée auparavant : après Kazuo Ishiguro, que je connaissais d’Auprès de moi toujours, je retrouve Ian McEwan, l’auteur d’Expiation, dans l’un de ses plus anciens romans.

Chronique de lecture : Un Bonheur de rencontre d’Ian McEwan

Cet auteur aborde souvent des relations humaines et amoureuses tourmentées, parfois malsaines, explorant par exemple les rapports de pouvoir et de manipulation entre deux êtres. Ce livre-là conte la rencontre entre deux couples. Colin et Mary, dont la passion semble essoufflée, sont en plein voyage lorsqu’ils croisent le chemin de Robert. Ce personnage haut en couleur ne tarde pas à se rapprocher d’eux et à les ramener chez lui, leur présentant sa femme Caroline, troublante et diaphane présence qui ne quitte jamais leur foyer car elle ne peut se déplacer qu’avec difficulté…

La fascination mutuelle, chargée d’appréhension, qui règne entre ces quatre protagonistes crée une atmosphère perturbante qui nous tient en haleine tout au long de l’intrigue. Nous découvrons l’enfance de Robert auprès d’un père tyrannique qu’il idéalisait, sa conception bien particulière des rapports homme-femme, teintée d’un fort penchant pour la domination et heurtant nettement la féministe Mary. Le duo Robert-Caroline illustre parfaitement toute l’ambiguïté des rapports entre une victime et son persécuteur, entre une emprise manifeste et une tout aussi claire jouissance dans la terreur et la douleur. À leur contact, Colin et Mary basculent dans une sphère qui les dépasse… à leurs risques et périls.

Le tout porté par une écriture très subtile, où bien des moments et des gestes apparemment banals se font révélateurs de la psychologie des personnages. En bref, une lecture passionnante qui m’a vraiment donné envie d’explorer davantage l’œuvre de McEwan !

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