Moi, j'suis la meuf qui a tendance à dire qu'elle n'aime pas les histoires d'amour. Mais en fait c'est pas tout à fait vrai. Et c'est que ce que Pete Fromm, auteur américain de son état, vient de me prouver avec son roman d'une beauté FOLLE.
Attention, billet coup de coeur.
Maddy et Dalt tombent amoureux au bord d'une rivière. Ça tombe bien, ils sont tout deux guides sur les berges sauvages du Wyoming. Des pros, des champions, des stars. Maddy est indépendante, passionnée et pragmatique. Dalt c'est le romantique, le doux rêveur, le poète. Ils se marient. Rêvent de vivre dans une cabane sous les arbres, au bord de l'eau. Ils veulent fonder une famille, des petits gars et filles qu'ils élèveront la pagaie à la main, descendant les cours d'eau, révélant les secrets de la pêche magique.
Mais la vie fait que.
Maddy tombe enceinte et tombe malade. Et ça, c'était pas prévu.
Un samedi 1er juin, j'ai rencontré Pete Fromm qui descendu de son Montana fétiche, nous a fait l'honneur de fouler les terres de la Cité Phocéenne pour nous parler de ce roman, de cette histoire d'amour dingue qui serre le petit cœur fourbu d'émotions.
Et mes petits lapins,
nom de nom que c'était chouette et émouvant.
Déjà avant de commencer : cher auteur Pete Fromm,
Voilà, ça c'est fait. Poursuivons.
Moi, du Pete Fromm, avant TOUT ÇA, je n'en connaissais encore rien si ce n'est tous les bons échos qui m'ont vanté la beauté de la plume, dont ma grand-mère en tête à qui j'avais offert à Noël dernier son Indian Creek. Et toujours selon ma grand-mère (à qui j'ai chaudement recommandé ce roman-ci et qui l'a acheté et lu tout de suite, voyez le niveau de fangirlisme dans la famille), le style de Mon désir le plus ardent est assez différent de ses récits d'escapade dans la Nature.
Mais rentrons dans le vif de la barbac.
Avec une plume de poisson d'eau douce, ce roman coule comme de l'eau de roche sur la langue, avec poésie, amour et passion de la Nature. L'histoire de Maddy et Dalt, c'est le genre extraordinaire dans l'ordinaire. Et un peu triste. Passant de la jeunesse, des rêves fous et doux, voilà que les aléas de la vie, ses responsabilités et les choix faits pour le bien de tous serrent le coeur tant Maddy et Dalt, passionnés et passionnants aventuriers de rivière se retrouvent pris au piège dans un quotidien entièrement tourné vers la maladie de Maddy.
Mais là où je craignais de tomber dans le pathos et le mélodramatique guimauvieux, Pete Fromm choisit tout le contraire avec son héroïne pleine d'auto-dérision et de réparties, épaulée par son époux coriace optimiste dinguo, fou d'elle et prêt à tout pour tenir à bout de bras cette famille désarticulée.
Car malgré la maladie, malgré les aspirations enfouies dans le sable qui rendent amer, le roman est incroyablement lumineux. Lumineux, drôle, émouvant et poétique. On suit les pensées de Maddy et le regard qu'elle porte sur son monde, ses découragements et ses combats. Et puis surtout, SURTOUT, le regard qu'elle porte sur leur amour. Alors ça s'engueule, ça s'énerve, ça se rabiboche, ça s'aime tendrement, passionnément. Même si la force de leur amour prend des aspects extraordinaires, ce n'est pas magique au pays des licornes qui pètent des paillettes, hein, ça reste réaliste et c'est ce que j'ai beaucoup aimé. Ça et le fait que la narration fasse des petits sauts dans le temps pour se rapprocher au plus près des moments forts de leur vie. Un peu plus et on fait partie intégrante de cette famille bercée par des histoires de rivière.
Bref. Je me suis prise une bouffée d'émotions en pleine poire et j'ai vu les dernières pages arrivées, la gorge serrée à l'idée de quitter ces personnages mêlé à un sentiment d'accomplissement :
quelle foutue belle histoire j'avais lu là !
Un peu mon n'veu ! Franchement, tout le monde est en train de tomber amoureux de cette histoire sur l'Instamo-blogosphère, une nouvelle fois avec la sortie poche des éditions Gallmeister (Saint Totem dit-on dans le jargon) et c'est largement mérité.
Bon par contre, je ne promets pas que vous n'allez rêver pas de vivre une histoire d'amour pareille et que vous n'allez pas partir à furter les rivières à la recherche de votre Dalt ou Maddy. Y a de grosses chances pour que vous ayez envie d'aller faire un tour au Wyoming aussi. Voilà, je préviens. Au cas où. Je ne suis pas responsable.
Et parce que je continue à vivre cette histoire dans ma tête, j'écoute en boucle Love is All de The Tallest Man on Earth depuis quelques temps.
J'ai jamais trouvé une chanson collant aussi parfaitement à une lecture. C'est magique, je sentais qu'il fallait que je vous la partage.