Ashes falling for the Sky

Par Sophie Dessongesetdesmots

Auteurs : Nine Gorman et Mathieu Guibé

Editeur : Albin Michel

Dates de parution : 21 novembre 2018 / 12 juin 2019

Liens d’achats : Amazon (tome 1)Amazon (tome 2)

– Résumé –

Tome 1 :

Il n’est qu’une pluie de cendres.

Elle s’est noyée dans un ciel trop vaste.

Lors de la soirée de pré-rentrée à l’université, Sky, décidée à laisser ses démons derrière elle, jette son dévolu sur Ash. Prête à assumer cette aventure d’un soir, elle ignore les avertissements de sa colocataire et se lancerons le jeu de la séduction, mais perd lamentablement la partie. Elle fait fuir Ash, non sans avoir entrevu ses blessures. La part d’ombre d’un jeune homme qui a tout connu, même le pire.

Surtout le pire…

Tome 2 :

« On ne tombe pas amoureuse d’un inconnu.

Au final, tu n’es rien de plus pour moi, Ash. »

Le jeu dans lequel Ash et Sky se sont lancés, ils l’ont tous les deux perdu. Désormais séparés, ils sont persuadés qu’il est trop tard pour recoller les morceaux de leur histoire avortée.

A Bloomington, Sky est déterminée à avancer et refuse de se lamenter. A New York, Ash tente de se relever, mais ses souvenirs reviennent le hanter et ses blessures se ravivent. Elle construit son avenir, il ressasse le passé.

Lorsque leurs chemins se croisent de nouveau, les non-dits menacent d’exploser. Peut-être que certains démons ne disparaissent jamais …

Ashes falling for the Sky, AFFTS pour les intimes, c’est une duologie dont on a pas mal entendu parler, qui a fait du bruit sur Wattpad avant d’être publiée. Elle est tellement éloignée de mes lectures habituelles que j’aurais vraiment pu passer à côté. Alors là, j’ai envie de la qualifier de petit miracle, un beau coup de cœur, de ces livres débordants d’émotions, dont vous ressortez changés, grandis, et plus forts, avec de jolis mots plein la tête.

Et pourtant, je commence par le seul point négatif, mais pas des moindres, avant de le noyer sous l’interminable liste de ce que j’ai aimé : la romance ne m’a pas beaucoup plu, j’ai trouvé l’évolution de leur relation un peu facile et déjà vue. Alors je sais, c’est paradoxal pour ce type de livre, comment est-ce qu’il peut être un coup de cœur malgré ça ? C’est surtout un ressenti très personnel, qui est le mien mais ne sera probablement pas partagé. Je m’explique. D’une part, l’un des éléments majeurs concernant l’héroïne, Sky, est une problématique qui ne m’intéresse pas du tout. D’autre part, même si la lecture n’a aucune limite évidemment, je pense être un peu plus âgée que le public cible de ce roman, il me semble adressé à un lectorat plus jeune que je ne le suis. Ce qui ne m’a pas empêchée de fondre devant les scènes pleines de tendresses. Enfin, j’aime beaucoup trop le MM aujourd’hui, pour apprécier un roman MF à sa juste valeur, et les très (très !) rares fois où j’en lis, c’est que réellement, ce livre en particulier, a ce petit quelque chose en plus, qui m’attire irrésistiblement. Alors j’y vais, j’essaie, malgré mes réserves. Parfois ça passe, souvent ça casse, et là, ça a été une explosion, comme des feu d’artifices, mais en noir et blanc, avec toutes les nuances du gris. Une merveille.

Et il avait beaucoup de choses pour m’attirer : tout d’abord la place énorme faite à la musique, dans l’ensemble des deux romans, qui possèdent chacun une playlist plus que fournie, avec des titres variés, qui transmettent bien l’ambiance voulue, les ressentis des personnages à travers les paroles… Ensuite la manière dont il est indirectement ancré dans la réalité : à travers les thèmes qui sont abordés, mais aussi parce que les caractéristiques physiques du personnage principal, Ash, sont inspirées d’Andy Black, un chanteur que j’apprécie beaucoup et que je suis depuis des années. D’où les superbes couvertures des romans… Et enfin, un morceau, lié à une scène du tome 2, a réellement été écrit et enregistré pour renforcer encore le côté tangible de l’univers. Comment ne pas être touchée par un tel procédé ?

Finalement, cette constatation concernant la romance, ne m’a absolument pas empêchée d’apprécier ma lecture. C’est dire à quel point il est riche par ailleurs.

Ce roman, est bien plus que son histoire, bien plus que sa romance, c’est un message universel de reconstruction, un de ceux dont on a tous besoin, un de ceux qui piquent un peu, vous rendent vulnérables, mais qui au fond, font du bien, vous parlent, d’une manière très intime et aident à avancer. Il fait appel à la sensibilité de chacun, à son vécu. Il se base sur une image simple mais parlante, qui se veut claire et pas vraiment subtile puisque il s’agit du nom des deux personnages principaux : Ash et Sky. La Cendre, ce qu’il reste, calciné et sans espoir, le Ciel, qui peut être sombre, mais qui s’illumine la journée, ou grâce aux étoiles. Ça a un côté un peu cliché totalement assumé, et exploité à la perfection pour donner un côté poétique à l’ensemble de l’histoire. C’est la première force d’AfftS : ses personnages. Selon les sensibilités, on s’attachera à l’un, à l’autre, aux deux, presque indépendamment de leurs histoires de cœur, ils sont marquants, absolument percutants dans leur vécu, dans leurs douleurs, et surtout dans leurs évolutions respectives, parallèles, communes. Sans avoir nécessairement de point commun avec eux, on se retrouve facilement dans les pas en avant qu’ils effectuent, dans leurs combats, leurs chutes, leurs progrès. Ils transmettent cette envie essentielle : celle de se relever. Ash m’a particulièrement touchée, parce que son histoire me parle, mais Sky n’a pas grand-chose à lui envier, elle qui devient petit à petit cette lumière « Être, avant de devenir. » Sans spoiler, on s’attachera aussi à un autre personnage, et c’est mon coup de cœur absolu : l’absent. Il est omniprésent dans l’histoire, a une influence sur tout. Il est tantôt la lumière qui illumine les personnages, tantôt ombre et source de souffrance, et tout en n’étant pas présent en tant que tel dans les événements, il est absolument essentiel, et c’est un procédé qui renforce encore la puissance de cette lecture.

Enfin, et c’est à mon sens ce qui fait d’Ashes falling for the Sky une duologie exceptionnelle : le tout est porté par des mots d’une grande justesse, ils sont écrits avec beaucoup de sensibilité, certains passages sont absolument cultes à mes yeux, et les émotions sont renforcées par un rythme maîtrisé, alternant moments de douceurs, et scènes plus bouleversantes, voire vraiment difficiles. Peu de description, beaucoup d’introspection… Le tout parsemé d’un peu d’humour, d’énormément d’amour sous toutes ses formes, la famille (quel que soit le sens que l’on donne au mot), les amis, ces êtres qui nous sont indispensables. Cela permet aux deux romans d’être très équilibrés, saupoudrés de scènes absolument mémorables, dont on ressort avec le cœur qui déborde, tantôt en morceaux, tantôt gorgé d’amour, mais jamais (jamais !) indifférent. Des dialogues que l’on espérait/redoutait, des révélations, cliffhangers et autres retournements de situations parfois un peu prévisibles, mais qui n’en sont pas moins efficaces. Parce que le fait de les avoir anticipés (craints !)  ne m’a pas empêchée de fondre en larmes le moment venu… J’en ai passé du temps à me dire « Non, ils n’ont pas fait ça, impossible… » Mais les auteurs n’avaient peur de rien, Ash et Sky nous ont fait vivre toute sorte d’émotions extrêmes.

Tout le monde s’accorde à le dire : c’est une lecture intense. Alors si vous cherchez un livre fort, qui vous donne du courage, un livre qui a du sens et donne envie de vivre. Si vous aimez être bousculé, sourire, puis pleurer, et ressortir de ces montagnes russes bouleversé, alors allez-y, Ash et Sky se feront un plaisir de vous offrir tout ça, et plus encore.

Un grand merci à Mathieu Guibé et Nine Gorman pour cette perle que sont les deux tomes d’Ashes falling for the Sky.