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► Titre : L'étreinte de la mort
Auteur : Cathy Amblot - Zalwert
Sorti le 14 février 2018
Lu en juillet
Évidence Editions - Clair Obscur
Genre : horreur | thriller
► 4eme de couverture :
Léna Dessis, 27 ans, domiciliée à Auchel, est retrouvée nue, sauvagement lacérée, sur les friches de cette petite ville du Pas-de-Calais. Son assassin s'est acharné sur elle.L'affaire est transmise à la brigade criminelle de Lille. Le commandant Dambrois mène l'enquête en collaboration avec les policiers sur place.L'énigme se corse quand une citation de Shakespeare est retrouvée dans l'utérus de la victime.
« Il faut que je sois cruel, rien que pour être humain.Commencement douloureux !Le pire est encore à venir. » Shakespeare.
Dambrois comprend alors que le meurtrier ne compte pas en rester là.
Je remercie les Éditions Évidence pour l'envoi de ce livre.
« Attention, ce livre peut heurter la sensibilité de quelques personnes.»
Scalpel ? Pour une histoire minutieuse qui n'hésite pas à trifouiller et inciser lorsque c'est nécessaire. Ciseaux ? Pour un récit calqué selon une cadence relativement soutenue, découpé en différentes étapes qui sont autant de prises de conscience et d'effroi qu'il y a de meurtres. Liens ? Afin de resserrer l'étau et d'éviter toute fuite, il serait dommage que certains éléments nous filent entre les doigts. Acide ? Attention, il faut manipuler cet élément avec d'infinies précautions, les conséquences peuvent être désastreuses, l'acide peut aussi bien défigurer que déformer... C'est une solution expéditive, à l'image de la fin de la novella.
L'étreinte de la mort c'est un petit livre, un peu plus d'une certaine de pages pour une intrigue condensée et très crue. Je me rends compte, au fil de mes différentes lectures, que la novella reste un format avec lequel j'ai encore du mal, je ne sais jamais vraiment comment l'appréhender, je peine à prendre mes marques. Ce titre ne déroge malheureusement pas à la règle, j'ai eu la sensation que tout allait trop vite, je n'ai jamais trouvé le temps de me poser, de comprendre et saisir pleinement les enjeux du livre, or c'est ce qui me plaît dans la lecture, cette recherche permanente, cette analyse constante de tout ce qui passe devant mes yeux.
Un horrible, que dire, un ignoble meurtre a eu lieu dans une petite ville tranquille du Nord de la France, il va s'agit du détonateur qui va dynamiter l'histoire. C'est à partir de cet événement que le lecteur entre dans un tourbillon infernal, qu'il se retrouve projeté au cœur de la noirceur humaine, entre la cruauté et le sadisme. L'horreur nous saisit et les mots nous manquent pour en parler, pour décrire le puis les crimes. C'est du jamais-vu, l'œuvre d'un détraqué mental qui ne semble suivre aucune logique. Tout est décuplé : l'horreur, la violence, le sang... Bienvenue au royaume de la folie et de ses envies.
Nous sommes donc en France, avec des enquêteurs français et des moyens qui le sont tout autant, c'est une fine équipe que nous suivons, très active et réfléchie. Toutefois, je ne suis pas parvenue ni à m'attacher ni à m'identifier aux différents personnages, membres de la police comme victimes. Je suis restée simple spectatrice de cette agitation, de cette vie grouillante rendue chaotique par cette série de meurtres inexpliqués. C'est une traque permanente à laquelle on assiste, une course contre la montre en ce qui concerne la pêche aux informations. On pense tenir un gros poisson mais cela-ci pourrait s'avérer bien plus important qu'on l'imagine.
Ce livre est truffé de dialogues, il s'agit, à mes yeux, d'un moyen supplémentaire de délivrer de nouveaux éléments sur l'affaire, de rythmer et dynamiser le récit. Attention cependant à ne pas en abuser et de ne pas céder à la facilité, j'ai trouvé qu'il y en avait vraiment beaucoup et que le récit pouvait perdre en intensité à cause de cela. Dans l'ensemble, l'histoire est plutôt bien rythmée, avançant au gré des meurtres, enlèvements et autres informations, il n'y a pas réellement de chapitre mais cela n'est pas gênant, des astérisques offrent la possibilité de couper la lecture.
À travers cette tourmente, plusieurs thèmes sont abordés avec plus ou moins de profondeur. La famille apparaît au cœur de toute cette histoire, pilier de soutènement qui peut s'effondrer à tout instant, c'est elle qui dirige le bal d'une main pas toujours assurée. Entre amour et désaveu, un schéma se dessine, une idée se profile. On devine parfois des choses, on parvient à éclaircir seul certains mystères mais d'autres demeurent entiers. On se creuse la tête, mais à force de creuser, c'est sa tombe que l'on finit presque par apercevoir. On n'imagine jamais assez à quel point une déception peut engendrer de graves et lourdes conséquences, à quel point cela peut conduire jusqu'à des extrémités inimaginables. La cruauté et son étreinte mortelle règnent avec violence sur les pages du livre, diffusant leur aura malsaine.
L'étreinte de la mort est enveloppée d'une touche littéraire, celle de Shakespeare dont l'ombre plane sournoisement sur les pages. Je ne suis pas sûre qu'il aimerait apprendre que le fruit de son travail est utilisé pour signer des meurtres... Je doute qu'il apprécie cela. On se familiarise, si je peux parler ainsi, avec son œuvre, quelques titres et citations glanées çà et là annoncent la couleur. Je reste sceptique quant à la réelle portée de tous ces éléments. Une fois la lecture achevée, j'ai l'impression d'être passée à côté de quelque chose concernant Shakespeare, de ne pas avoir mis le doigt sur ce qu'il fallait. C'est sans doute parce que je n'ai jamais lu cet auteur, bien que ce ne soit pas l'envie qui manque.
Le décor est vite planté et les détails sanglants affluent, notre imagination est mise à mal. L'enquête progresse mais j'ai eu la sensation que l'on piétinait beaucoup malgré tous les indices trouvés, comme si on acceptait qu'elle finisse tôt pour (mieux) reprendre et gagner en mystère. On lâche du mou avant de comprendre que la descente n'est pas totalement terminée et qu'il reste des cavités et autres obstacles dont il faut se méfier. Je dois par ailleurs admettre que le style de l'auteur est en totale adéquation avec l'histoire : plutôt neutre voire volontairement cru afin de narrer l'histoire et de faire prendre conscience de la noirceur des crimes et idées.
J'ai grandement apprécié pouvoir me repérer facilement dans le temps, tout est clairement indiqué et c'est un plaisir de pouvoir tourner les pages en sachant quand situation l'action! La fin de l'histoire ne m'a pas totalement convaincue, les explications et justifications me semblent plutôt hasardeuses et j'ai trouvé le tout un peu expéditif. Certes c'est cohérent, cela se tient, mais c'est un poil tiré par les cheveux et surtout, cela ne justifie pas autant de violence. Je suis loin d'être contre la violence dans les récits, qu'elle soit physique, morale ou d'une autre nature, mais elle doit être nécessaire et ici j'avoue que tout n'est pas suffisamment clair pour légitimer cela.
En définitive, L'étreinte de la mort c'est une lecture plutôt rythmée et surtout riche en hémoglobine. Le lecteur comme les enquêteurs côtoie l'horreur et la mort, réalisant que la folie humaine dépasse parfois ce que l'on imagine. Je n'ai pas été convaincue par la totalité du récit mais ce fut, dans l'ensemble, une agréable découverte, une histoire crue et violente qui met à mal notre imagination. On se laisse prendre au jeu de l'enquête, participant à la recherche d'indices afin de débusquer le tueur et comprendre ses motivations, on veut savoir qui se cache derrière "Shakespeare". Cathy Amblot - Zalwert propose donc une novella horrifique dans lequel l'aspect thriller renforce la noirceur des crimes mais pas que...
► 3 raisons de lire L'étreinte de la mort :
- Fan d'hémoglobine : ce livre est fait pour vous
- Un récit court et très rythmé
- Explore la noirceur de l'humain