Pour résumer:
Ueno Park, immense étendue de verdure en plein coeur de Tokyo. On y découvre Ayumi, une hikikomori, qui sort pour la première fois de chez elle après plus de deux ans de réclusion. Haruto, un jeune lycéen qui tente de reconstruire sa vie après l’expérience du tsunami de 2011. Noriyuki, un adolescent qui a dû abandonner le domicile familial. Sora, qui affiche son look extrême et asexué de genderless kei et doit résister aux insultes ; Aïri, fan obsessionnelle, qui s’égare dans son fantasme avec son idole… Ces adolescents ne se connaissent pas mais ont en commun de ne pas se conformer, de rejeter les codes traditionnels de la société japonaise et d’affirmer un style de vie, un furieux désir de liberté. À Ueno Park, ils vont se trouver réunis pour Hanami, le spectacle de l’éclosion des cerisiers. Ce moment de renaissance va permettre à chacun d’explorer sa propre solitude.
Ce que j’en pense:
Antoine Dole a véritablement l’art de saisir les émotions. Avec Tout foutre en l’air, il avait déjà su m’émouvoir et il récidive ici avec Ueno Park.
Ce roman adolescent nous livre le récit de huit jeunes Japonais. La société japonaise est très codifiée. Il faut au maximum rentrer et rester dans le cadre qu’elle définit. Dans ce contexte, comment se construire en tant qu’individu? Ces huit adolescents ne veulent pas de ce cadre, ils veulent vivre leurs différences de façon libre mais le récit va nous montrer que ce chemin est difficile.
Le texte est divisé en chapitres qui chacun se consacre à un personnage. Ces personnages n’ont aucun lien entre eux sauf peut-être le fait qu’ils se retrouvent le même jour à Ueno Park. En tant que lecteurs, nous rentrons dans l’intimité de ces adolescents qui tentent de briser les carcans. Les personnages sont clairement en souffrance et ils sont rejetés par leur famille ou par cette société si rigide. Cette quête d’identité donne un récit plein d’émotions et questionne énormément.
Encore une fois, Antoine Dole fait mouche avec une écriture agréable et pleine de pudeur. C’est un aperçu délicat d’un instant de vie.
Bref:
Une belle lecture qui donne à réfléchir sur l’acceptation d’autrui.
Si je devais le noter: