Artemisia, de Nathalie Ferlut (scénario) et Tamia Baudouin (dessin et couleurs), Delcourt, « Mirages », 2017, 96 pages.
L’histoire
Lorsque Artemisia Gentileschi pousse son premier cri, le Caravage commence à développer son art magnifiquement ténébreux. La peinture est alors un art réservé aux hommes : une femme ne peut ni entrer à l’Académie, ni signer ses toiles, ni être payée pour elles. C’est pourtant ce que l’une d’entre elles va faire… Sa force lui permettra de triompher de tout et de tous, et de révéler au monde une peinture dont la puissance n’a rien à envier à celle des hommes.
Note : 4/5
Mon humble avis
J’ai pu voir de nombreuses blogueuses recommander cette bande dessinée, ainsi que feu @ComicWhales, du coup elle était dans ma liste de BD à emprunter à la médiathèque, alors que je ne serai probablement pas allé vers ce genre de livre historique si je n’en avais pas entendu parler ailleurs !
Artemisia est la fille d’un grand peintre qui devient elle-même peintresse, parce que cela l’intéresse et que son père n’est que peu perturbé par les rôles genrés de l’époque et les rumeurs désobligeantes. Il encourage donc même sa pratique et invite un ami à lui à venir donner des cours de peinture à Artemisia pour qu’elle maîtrise mieux les décors. Malheureusement, tout ceci n’était qu’une ruse pour pouvoir profiter de la jeune fille, qu’il va abuser. Un gros trigger warning pour viol du coup, et pour un procès qui s’ensuit très dur pour Artemisia.
Malgré la difficulté, elle persiste et tient à ce que je justice soit rendue, ce qui était loin d’être chose facile à l’époque. Artemisia parvient à se libérer de l’emprise et des menaces de son violeur, pour pouvoir refaire sa vie ensuite et continuer à peindre.
Même là les difficultés persistent mais Artemisia ne se laisse pas faire et arrive à tirer avantage d’une mauvaise situation en rejoignant l’académie, jusque là interdite aux femmes, pour suivre tous les enseignements dont elle aura besoin pour améliorer son art, et devenir une peintresse reconnue (même si elle est plutôt oubliée de nos jours parce que le f*uck*ng patriarcat).
J’étais ravie de découvrir la vie d’une femme qui s’est battue toute sa vie pour sa passion, pour une société plus juste et contre les hommes qui se sont mis en travers de son chemin. L’édition est en plus bien faite puisqu’on trouve à la fin une double page de texte pour expliquer l’histoire d’Artemisia.