Chronique : Perfect illusion – Claudia Tan

La société des parents d’Alex est au bord de la faillite. Heureusement, un célèbre milliardaire propose de la sauver. Mais il a une condition : pendant trois ans, Alex devra se faire passer pour la fiancée de son fils, Daniel. M. Kerrington espère ainsi changer l’image sulfureuse de Daniel, coureur de jupon invétéré. Or, Alex a toutes les raisons de refuser. Elle connaît déjà Daniel, et ils se détestent. Elle a des sentiments pour le beau Nate. Et puis… comment ses parents peuvent-ils oser lui demander ça ? Réticente, Alex finit pourtant par accepter. Et, contre toute attente, elle commence à éprouver un amour sincère pour Daniel, malgré les paparazzis, les insultes, et les infidélités. Mais la mort du père d’Alex va tout bouleverser…

Chronique : Perfect illusion – Claudia Tan

Je tiens à remercier les éditions Hachette pour la lecture de ce roman via la plateforme Netgalley.

Perfect Illusion avait tout pour me plaire : une jolie couverture, une maison d’édition que j’apprécie, un résumé attrayant quoi que déjà-vu bien que cela ne me dérange généralement pas dans ce genre d’histoire mettant en scène des jeunes adultes à l’université. Malheureusement, cette fois, je n’ai pas réussi à passer outre les défauts et redondances du genre. Je n’ai pas aimé Perfect Illusion et je vais donc vous expliquer pourquoi.

Cela partait mal avec l’héroïne qui m’a agacée dès les premières lignes. Elle est à mon goût trop naïve, peu réfléchie et change d’avis comme de chemise. Mon agacement a été amplifié par le fait que le roman est rédigé à la première personne et que l’on se retrouve donc dans sa tête, à suivre ses réflexions à tout va. Dès lors, j’ai eu beaucoup de mal à m’y attacher.

En outre, si le scénario des fausses fiançailles n’a rien de novateur, cela ne m’empêche pas d’avoir pu l’apprécier dans d’autres romans. Seulement ici, j’ai trouvé que c’était amené maladroitement et que c’était donc peu crédible. A partir de là, j’ai commencé à décrocher. Cela n’a pas été en s’arrangeant dans la mesure où le développement du roman est prévisible et qu’il ne conduit à aucun rebondissement vraiment surprenant.

J’ai eu des difficultés à m’attacher aux personnages en général car je les trouvais vraiment trop versatiles. Ils changent tous de comportement à tout va, sans explication, se contredisant au fil des pages sans plus de cérémonie. Ils ne sont d’ailleurs pas assez approfondis pour que l’on puisse vraiment s’y intéresser. Leur description est à mon sens trop superficielle, d’autant plus s’agissant de la relation entre Alex et Daniel. Ces deux-là s’entendent comme chien et chat. Là encore, c’est vu et revu, mais c’est un classique qui fonctionne plutôt bien. Ici, j’ai été dérangée par la succession de « connard » et de « chéri » à chaque fin de phrase. Je n’ai pas trouvé la répartie que je cherchais chez Alex. Au contraire, alors que les deux sont censés se détester, la jeune fille passe très vite à la vitesse supérieure. On passe des insultes aux câlins sur le canapé en un claquement de doigt, et de nouveau aux insultes. L’attitude d’Alex était parfois illogique et en totale contradiction avec ses pensées.

Le problème est que tout va très vite. Le roman se lit à une vitesse folle, ce qui peut clairement être un point fort. J’aime les chapitres courts, j’aime quand je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Sauf qu’ici, cela va clairement trop vite et tourne au désavantage. Les évènements se suivent et s’enchaînent mais chacun est abordé avec trop de brièveté. Rien n’est approfondi, rien n’est développé comme je l’aurais souhaité. A trop vouloir rythmer le récit, le fluidifier, on en perd tout l’intérêt. Alors que certains passages auraient pu être émouvants, cela est gâché par un manque flagrant de profondeur. On ne s’attarde pas assez sur les évènements pour que le lecteur puisse vraiment s’investir et ressentir des émotions, ce qui est dommage car pour moi, un roman se doit de nous faire éprouver des sentiments différents au fil de la lecture, ce que je n’ai clairement pas retrouvé ici.

S’agissant de l’écriture, je n’ai pas vraiment adhéré non plus, la trouvant parfois trop familière, mais c’est le risque en écrivant à la première personne. Oui c’est fluide et simple (voire simpliste), mais il y a trop de dialogues et pas assez de descriptions pour que l’on puisse vraiment être immergé dans l’histoire.

Je ne sais pas si mon avis est influencé par le fait que j’ai déjà lu pas mal de romans semblables ou si je ne suis tout simplement pas la cible de ce livre, mais je dois dire que je suis déçue de ne pas avoir accroché car j’étais certaine de passer un bon moment, cette histoire me paraissant idéale pour la saison estivale. Je regrette le gros manque de développement s’agissant des personnages et de l’histoire en général qui aurait pu avoir du potentiel. J’ai eu le sentiment que le récit était dicté par un impératif de rapidité qui lui a desservi. Ce roman plaira certainement à d’autres lectrices et lecteurs car il se lit bien, mais il n’était tout simplement pas pour moi.

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