Un chouette roman jeunesse, qui prend le temps de déployer son intrigue et de développer en douceur la relation entre Victor et Yazel. Rien n’est surjoué, rien n’est précipité, les aléas du voyage sont crédibles et s’enchaînent sans à-coups. Le road-trip est parfait pour laisser s’exprimer ces deux personnages cabossés qui ne peuvent trouver salut et liberté que dans la fuite. Fuir une « carrière » toute tracée pour l’un et un foyer où elle n’a pas sa place pour l’autre. La différence d’âge entre Victor et Yazel évite le glissement vers l’histoire d’amour convenue et développe une complicité plus proche de la fratrie.
Jolie réflexion sur le handicap doublée d’un questionnement sur la difficulté à s’extraire de sa condition quand une figure paternelle inflexible veut imposer son point de vue, « Nos mains en l’air » joue la partition d’une bienveillance réciproque n’éludant pas les difficultés et ne tombant pas dans la facilité consistant à régler les problèmes d’un coup de baguette magique final. Coline Pierré aime les amitiés improbables, elle aime m’être en scène des duos qu’à première vue tout oppose. Après les inoubliables Flora et Max (romans à quatre mains réalisés avec Martin Page), elle récidive ici avec Victor et Yazel. Et une fois encore c’est une totale réussite !
Nos mains en l’air de Coline Pierré. Rouergue, 2019. 350 pages. 14,80 euros. A partir de 13 ans.
Un billet qui signe le retour des Pépites jeunesse partagées avec ma chère Noukette !