Editions des Moutons électriques
Collection La bibliothèque voltaïque
348 pages
Paru en 2017
Quatrième de couv’ :
La Grande Peste Noire. Le Grand Incendie. Le Blitz orchestré par les nazis. La Bombe de Staline… Londres a survécu à tout. En 1951, isolée dans la gangue glacée de la nuit nucléaire, la cité millénaire et ses habitants tentent de vivre comme avant. Malgré les radiations, les Rôdeurs de la Nuit, et eux-mêmes.
Quand des enfants de quartiers pauvres sont enlevés par une étrange entité aux yeux incandescents, les tensions éclatent et les destins s’entrecroisent. Ainsi Vassilissa, vampire russe obligée de traquer ses semblables sous les ordres des autorités britanniques ; Satinder, jeune fille sikhe qui n’a pu empêcher la disparition de ses petits frères ; Jaime, ancien résistant espagnol désormais voué au crime organisé ou Gwen, belle héritière blessée au plus profond de sa chair et de son âme. Sous l’objectif du photographe américain Arthur Smitty se succèdent émeutes et révoltes d’une population dont le rêve impossible est de revoir le soleil une dernière fois.
Mon avis :
Combo de challenges avec ce livre, la thématique d’août du Hold my SFFF était le post-apocalyptique et ce livre faisant moins de 350 pages il rentre également dans celui de Lutin, le S4F3s5 :
- L’intrigue :
Londres, 1951, vivant coupée du monde après une explosion nucléaire. Ses rivages sont régulièrement couverts de migrants cherchant refuge. Cette nuit perpétuel outre le fait d’être assez déprimante pour la population permet aux Rôdeurs de la nuit de vivre parmi les mortels, ce sont des vampires. Cette ambiance radioactive est perturbée par des rapts d’enfants, tant que ça ne concernait que ceux des pauvres et des migrants les autorités étaient peu bousculées par l’affaire mais quand les petits anglais ont commencer à disparaître il a bien fallu se préoccuper de la situation. Le gouvernement lâche son chien le plus dangereux sur les traces du kidnappeur, la rôdeuse Vassilissa Prekrasnaïa. En parallèle, les rayons solaires commencent à refaire de timides apparitions mais il se pourrait bien que ce ne soit pas une bonne nouvelle…
- Les personnages :
Les personnages principaux nous seront présentés tôt ou tard dans leur passé pour nous faire découvrir les événements qui ont créé l’être qu’ils sont à l’instant X dans le récit (si je viens de te mettre une certaine chanson de Mylène Farmer dans la tête c’est cadeau ^^).
Pour Vassilissa, nous la retrouvons directement à son époque d’origine, 1598, et comment sa rencontre avec Baba Yaga aura fait d’elle une vampire. En 1951 elle est la Rôdeuse officielle à la botte du gouvernement britannique, elle est stockée dans un sarcophage quand elle n’est pas utile et un tatouage la lie à son maître qui doit ritualiser son appel comme avec un démon (non je ne pratique pas les rituels sataniques voyons c’est juste l’idée que je m’en faisais ^^). En tout cas la Rôdeuse est loin d’être aisément contrôlable et c’est peu dire…
Arthur Smitty est photographe et un bon. Quand il était en Amérique c’était une légende, à Londres ce n’est qu’un migrant comme un autre. Quand il rôde autour des catastrophes pour les immortaliser, les flics ont pris l’habitude de lui donner un sobriquet peu flatteur du fait de sa petite taille. Le détective Wallace est définitivement son pire ennemi car Arthur l’a immortalisé en train de tabassé des migrants…ce qui n’a pas permis de le faire renvoyer juste changer de service…
Gwen Dryland est une jeune femme rousse de la famille la plus riche de Londres, son père est industriel. Suite à un accident qui a coûté la vie à ses amis et provoqué des dégâts autant physiques que psychologiques, il lui est impossible d’éprouver une quelconque émotion, deux personnes qui font parties de ce passé douloureux refont surface et lui permettront de trouver le chemin de la résilience.
Jaime Garcia Viznar alias James Hawkins est le patron de la pègre londonienne et éprouve un fort attrait pour la jeune héritière. Les enlèvements d’enfants commencent à mettre à mal ses propres trafics et le fait que des petits anglais soient désormais enlevés risque fortement de mettre les policiers dans ses pattes ce qui lui serait fort préjudiciable, il va donc mettre ses propres troupes sur la piste du kidnappeur.
Satinder est une adolescente indienne, de la communauté sikhe. Sa mère vient de mourir d’un cancer thyroïdien dû aux radiations, elle a vu deux de ses frères enlevés par le kidnappeur, son 3ème frère a été tué par un policier anglais, sa religion lui devient intolérable face à tant d’injustices et les prêtresses de Kali lui tendent les bras…
- Une uchronie post-apocalyptique :
Une uchronie c’est quand on prend un fait historique que l’on va transformer pour ensuite réfléchir à la société que cela aurait pu avoir et le post-apocalyptique c’est un sous-genre de la science-fiction qui va nous dépeindre la vie après une catastrophe.
Ce roman nous sert donc un savant mélange des deux, après la Seconde Guerre Mondiale, les nazis et Hitler d’un côté et Staline de l’autre ont bien foutu le bronx et après une méga explosion nucléaire, des nuages noirs ont plongé le monde dans une obscurité éternelle (du moins au moment où le roman commence ça fait 6 ans que les humains n’ont pas vu un rayon de soleil et dépérissent petit à petit). Londres est coupée du monde et voit son rivage submergé continuellement de migrants plus ou moins irradiés cherchant refuge, on se trouve en 1951 en pleine crise migratoire post Seconde Guerre Mondiale dans un monde couvert de nuages radioactifs. Ambiance.
En bref, j’ai beaucoup aimé l’utilisation des croyances indiennes mixées avec un pseudo Peter Pan et ses enfants perdus ainsi que ce qui est fait des vampires. J’aurais pu avoir peur que la petite Gwen soit un peu crucruche mais heureusement on en est loin j’ai bien aimé son évolution, je me demande si une suite est prévue ?
D’autres avis chez : Ingrid, Le Chroniqueur, Blackwolf, Lhisbei, Celindanae, Chut maman lit.
Bonne lecture !