J'ai adoré : de Zoyâ Pirzâd, publié au @livredepoche, et dont les livres sont aussi parus chez @editionszulma (2009)
Résumé Dans le Goût âpre des kakis, Zoyâ Pirzâd explore sous divers angles, avec subtilité, lucidité, tendresse et une certaine nostalgie, la vie de couple en Iran. Une quête passionnante et universelle .
Mon avis : Aperçu de ce qu'il y a dans ce recueil de nouvelles : Odeur de jasmin, samovar et thé fumant, effluves de jardin, huile d'arachide, caramels mous, les plats iraniens, les saveurs épicées, tout un kaléidoscope de tons, de fleurs, de fruits, de kakis, entre volupté et soleil !...
Dans ces nouvelles on trouve pêle-mêle des histoires de couples qui ne fonctionnent pas, qui se font et se défont, des histoires d'amitié, des destins croisés, des familles soudées, des gens qui osent ou n'osent pas, qui disent et ne disent pas...
J'ai beaucoup aimé le ton que prenait l'autrice Zoyâ Pirzâd, nous plongeant dans les vies quotidiennes de ses personnages hauts en couleurs. On y découvre des femmes qui s'éprennent, s'amourachent, d'autres qui veulent s'émanciper, se libérer, tout quitter. On y découvre des ambiances savoureuses, des situations drôles et tendres.
Dans ce livre lumineux à la plume subtile et parfois nostalgique, l'amour est au premier plan mais pas que. Les deux premières nouvelles ainsi que la dernière sont les plus ravissantes "Les taches", "L'appartement" et "Le goût âpre des kakis" nous entraînent dans l'intimité des chambres, des cuisines, des salons, des recoins de verdure de l'Iran d'aujourd'hui, entre passé et traditions, menant à de jolies réflexions plus profondes et émouvantes.
La romancière et nouvelliste Zoyâ Pirzâd y mêle différentes cultures, elle-même d'origine iranienne, russe et arménienne. Sa description de la culture persane est élégante et singulière, fresque colorée, subtile et vivante d'un univers sans cesse changeant. Je lirai d'autres livres de cette autrice.
Voyager en Iran... Extraits du "Goût âpre des kakis" de Zoyâ Pirzâd (2009)
《Cette maison était sa dot. Une maison aux vastes pièces lumineuses, protégées par des persiennes, avec son large escalier en colimaçon, qui s'élançait depuis le hall d'entrée jusqu'aux chambres à coucher du premier étage. Le sous-sol était organisé autour d'une vasque au centre de laquelle se tenait un ange au regard étonné tourné vers la cour, jonchée de fin gravier. Celle-ci gravitait aussi autour d'un bassin entouré d'un massif d'églantines, de roses rouges et d'un plaqueminier.》p.171 《Outre les lasagnes, Simine avait préparé un mirza ghassemi et un zereshk Polo. Elle avait taillé les tomates de la salade en forme de roses. La mère de Simine et sa sœur goûtèrent à tous les plats et félicitèrent la maitresse de maison pour ses talents de cuisinière. Après le déjeuner, Simine servit le thé accompagné de nan-e nokhodtchis et de baklavas qu'elle avait fait elle-même. 》p.73 《Il y avait un accident au carrefour : trois voitures entrées en collision. Quelques hommes et femmes étaient là, à discuter. Une des femmes berçait son enfant dans ses bras tandis qu'à côté d'elle un gamin jouait dans la neige. Le chauffeur donna un coup de volant à gauche. Alors qu'il passait à côté des voitures accidentées, il se pencha à sa fenêtre pour crier "Dites merci au bon Dieu, les enfants vont s'enrhumer !" Il remonta sa vitre . Resta un moment silencieux, puis éclata de rire. "Depuis que je suis grand-père je ne sais pas pourquoi mais chaque fois que je vois un enfant ça me met en joie"》p.153 《Les dames se répandirent en politesses : "Mahnaz khanom se donne beaucoup de peine". Elles se mirent à parler entre elles. Après avoir servi le diner, desservi, apporté le thé et les gâteaux au salon, Mahnaz vint s'asseoir dans un fauteuil à côté de Faramarz.》p.49Cela vous tente-t-il ? ▪Lisez-vous de la littérature iranienne ? ▪Lisez-vous des nouvelles ?