La saga de Jonathan Hickman est à la moitié de sa course. En effet, après le troisième épisode épique de Powers of X, voici celui de House of X, tout aussi intense notamment grâce aux dessins de Pepe Larraz.
Faisons un petit point sur l'histoire de House of X, sans spoilers pour le lectorat de V.F. : Charles Xavier a réussi à bâtir une société idéale pour les mutants et les mutantes du Monde entier mais cela gêne les pouvoirs en place. Ceux-ci étant incapables d'agir, une société secrète, Orchis, se forme afin de préparer un nouveau génocide mutant. Xavier, au courant de ce qui se passe, sait que ce qui se prépare est terrible (voir Powers of X), il mandate alors quelques X-Men commandés par Cyclops de se rendre sur Sol's Hammer, la base spatiale de Orchis afin d'intervenir et d'éviter le pire. Mais, les membres de Orchis sont tout aussi prêts à défendre leurs idéaux et, ce, à tout prix.
Je me doutais que Hickman avait créé une petite mécanique de ping-pong entre les titres House of X et Powers of X, comme si chaque titre était la face d'une même pièce. Ce n'est pas la première fois que l'auteur s'amuse à faire ça mais, avant c'était plus méta avec notamment New Avengers qui répondait à Manhattan Project et inversement. Dans le cas des titres X-Men, vu que l'ensemble forme la même histoire, cela paraissait plus logique et plus frontal.
Ainsi cet épisode de House of X répond au précédent de Powers of X en suivant le même schéma implicite de la saga, à savoir que les épisodes fonctionnent par paire avec le premier qui se termine avec une note d'espoir et le second qui est tout l'inverse. Il suffit de prendre les premiers épisodes de chaque mini-série pour le constater : d'un côté, nous avons une utopie qui prend vie avec le rêve de Xavier qui semble se réaliser alors que, de l'autre, ce rêve semblait avoir tourné au cauchemar (on aura découvert par la suite que ce n'était pas aussi évident).
Pour ce troisième épisode de chaque titre, Hickman propose alors de nous montrer des gens prêts à tout pour arriver à leurs fins, même à se sacrifier s'il le faut. Et comme il s'agit d'une BD blockbuster, Hickman ne lésine pas sur les moyens pour mettre cela en scène. Cet épisode est encore plus intense que celui de sa série jumelle avec une gestion du rythme toujours aussi maîtrisée. Le fait est que l'action est concentré cette fois uniquement sur la dernière moitié de l'épisode rendant le tout encore plus prenant.
Le reste du numéro est plus concentré sur les personnages - chose assez étonnante vis à vis de Hickman - avec une introduction montrant Xavier demander à Cyclops de partir en mission. Il y a des choses qui font tiquer et qui, lorsqu'on met cette scène en perspective avec l'introduction de la série et d'autres informations livrées depuis, font penser que la fin de l'épisode est bien réel. D'autant plus que le discours de motivation de Cyclops à ses co-équipiers et co-équipières donne cette sensation de "trop parfait" qui me fait croire que nous aurons le droit à une révélation qui fera froid dans le dos au prochain épisode.
L'action principale est coupée par une scène assez monumentale avec Emma Frost qui intervient dans un tribunal pour sauver l'un des siens. Là encore, Hickman surprend dans l'écriture de personnages, je ne me rappelle pas avoir autant aimer lire les dialogues du personnage depuis Joss Whedon (désolé Brian Michael Bendis - NdR). En plus, Pepe Larraz sublime la scène avec sa mise en scène très claire et efficace. Seulement quelques phrases suffisent à Hickman pour bien caractériser la mutante - il fait de même avec un autre personnage dans la scène suivante - et c'est fun tout en étant inquiétant. Cette scène est mémorable autant dans la forme que dans le fond. Et, finalement, cela résume assez bien cette grande saga que nous sommes en train de découvrir.