Prodiges et miracles de Joe Meno

Prodiges et miracles de Joe MenoProdiges et miracles

Joe Meno

Traduit de l’anglais par Morgane Saysana

Editions Agullo

Août 2018

375 pages

Un grand-père : Jim Falls, un petit-fils de 16 ans : Quentin. Ils vivent ensemble, tant bien que mal jusqu’à l’arrivée d’un cheval de course dans leur vie.

C’est un résumé qui ne traduit pas du tout l’intérêt du roman. Parce qu’il n’en faut rien connaître et le découvrir pas à pas pour l’apprécier à sa juste valeur.

C’est un roman noir, très noir. Les personnages sont paumés, fauchés, certains sont drogués. Un jour, l’espoir arrive sous la forme d’une jument lumineuse et à partir de ce moment-là, le roman prend la tournure d’une course poursuite impitoyable, très visuelle voire cinématographique, les deux personnages principaux s’étoffent, se densifient, et le roman n’est plus qu’une ascension vers le feu d’artifice final. Les derniers chapitres sont d’une belle puissance émotionnelle.

La langue est abrupte et poétique. J’ai tiqué sur quelques passages, certaines phrases aux tournures étranges, phrases de l’auteur ou de la traductrice, je ne saurais le dire, mais cela ne m’a pas empêchée de tourner les pages avec frénésie, de suivre les parcours des uns et des autres avec stupeur et volupté.

Les personnages secondaires ne sont ni tout noirs ni tout blancs, ils sont complexes et lorsque leurs failles nous apparaissent au détour d’un chapitre cela les rend plus touchants que méchants.

Un bon bouquin, bien prenant, bien dépaysant, et qui prend son envol avec cette relation extraordinaire tissée entre le grand-père et le petit-fils au fil d’un texte tour à tour emprunt d’humanité et de violence.

C’est Marie-Claude qui m’a donnée envie de lire ce roman.