« Pour éprouver la soif, il faut être vivant. » Comme d’habitude, c’est tout ce que le lecteur aura en guise de « résumé » avant de commencer la cru nothombien de 2019. De quoi Amélie va-t-elle parler cette année ? Sur quel terrain va-t-elle emmener ses lecteurs ? Si elle les a habitués à les surprendre, il vont pourtant se dire que cette fois, ils étaient loin d’imaginer ça !
Mais où est-ce que le lecteur va trouver le mot « pneu » dans un livre comme celui-ci ?
(Tout vient à point à qui sait attendre!)
Soif, c’est donc un roman osé, ambitieux. Plein d’humour aussi, de philosophie, de jeu avec les mot et leur sens précis. Il est un exercice littéraire. L’incarnation d’un exercice littéraire ?
Quelles ont bien pu être les dernières pensées de Jésus ? Vous avez trois heures !
Amélie est sérieuse mais s’amuse aussi beaucoup.
Son Jésus est très humain. Il a un certain regard sur le monde, sur les hommes, sur son (vrai) père, sur sa vie dans un corps. Il a en lui des obsessions chères à l’auteur d’Hygiène de l’assassin : le corps (maigre ou gros), la vie, la mort, les relations entre êtres humains et faire revenir l’esprit sur quelques titres.
Si Amélie Nothomb est toujours au mieux de sa forme lorsque ses écrits sont biographiques, elle ne peut pas se consacrer uniquement à cela. Soif dispose tout de même d’une idée de départ qui le rend inattendu, qui le fait ressortir sur l’autel dédié à la plus japonaise des belges de la littérature française. De nombreuses phrases sont brillantes et le livre en lui-même rappelle combien l’homme est libre d’inventer, de s’approprier, d’écrire. Un équilibre parfait a été trouvé ici. Aucun pari sur 2020, les pertes seraient trop conséquentes. Mais le rendez-vous est évidemment déjà pris.
Champagne !
Présentation de l’éditeur :
« Pour éprouver la soif, il faut être vivant. »