Editions: Barzakh (2010)Genre: Roman contemporain
Nombre de pages
: 151Prix : 400 DAThèmes traités: société algérienne, femme, jeunesse, drameUne famille, quelque part dans un quartier populaire d’Alger. L’auteur en offre une "coupe transversale" en donnant parole à tour de rôle à chacun de ses membres, croisant ainsi les regards, les vécus individuels, les perceptions réfractées d’un quotidien fait de promiscuité, de désœuvrement, de mal-vie...
s’en dégagent la solitude tragique des êtres et leur peine à vivre, dans la révolte et le désespoir, parfaitement rendus par la structure même de l’oeuvre.
Un premier roman sensible et percutant.
*J'ai aimé ce titre !D'habitude je n'achète pas un livre parce que son titre me plaît mais le mot "papicha" m'a interpellée.Papicha dans le langage algérien signifie une fille coquette qui aime se faire belle, s'habiller, qui fait sa mignonne.
*J'ai été intriguée par le résumé: voyant le titre, je voulais découvrir le contenu. Je voulais absolument faire le rapport entre le titre et ce qui était dit dans le quatrième de couverture mais je n'y suis pas parvenue. Quand je suis dans cet état, je dévore le livre en peu de temps rien que pour trouver le lien.
*J'ai été séduite par la couverture: Je peux dire qu'elle est superbe! Une main, des ongles vernis et... une cigarette. J'ai crié: Ouaiii ça promet! J'aime l'audace. Je vous rappelle juste que dans mon pays, une femme qui fume est mal vue.
De quoi va parler l'auteure? Une révolte? Un ras le bol? Un florilège de questions dans ma tête.
*J'ai eu un coup de foudre pour l'auteure : un titre et une couverture et je suis accro à Adimi sans la lire. Je me suis dit : Je prends tout ce que tu écriras, je m'en fous; j'ai eu un coup de foudre littéraire.
Je me rappelle que le jour où j'ai acheté le roman je devais déjeuner avec ma frangine. Résultat : un repas de muets hahahah Je lisais en dévorant ma salade. Je lui disais : Yoooo le livre déchire. Je lui lisais les passages tantôt en riant, tantôt en soupirant de tristesse. [Zahrat El Riadh si tu passes par là confirmes STP]
Je vais arrêter de parler pour me concentrer sur le roman. Alors voilà : le livre se subdivise en plusieurs chapitres. Chaque chapitre a pour titre le nom d'un des personnages. Neuf en tout : Adel , Kamel, Sarah, Yasmine, Mouna, Tarek, Hadj Youssef, Hamza. Et un épilogue qui m'a laissée sur ma faim.
Dès les premières lignes j'ai été plongée dans le sombre et l'obscure. J'étouffais.
Au fil des chapitres, je partageais le quotidien des personnages, dans le bus, à la fac, à la maison. de loin ou de près, j'ai dû côtoyer pas mal de personnes qui sont représentées par des noms dans ce roman. Je me sentais dans mon élément. Il s'agit vraiment d'une famille typiquement algérienne. j'ai reconnu un Tarek , une Yasmine et une mère.... Cette mère m'a énervée et fait de la peine à la fois. Elle voulait comme toutes les mères du monde, voir ses enfants réussir leurs études, leur vie privée,... Déçue, aigrie, elle devient distante et j'ose dire très méchante.
Adel avec ses non-dits, Yasmine et ses projets, Hadj Youssef le vicieux, Sonia la dépressive, Mouna la petite rêveuse... Tout un monde qui reflète notre société "malade".
L'auteure a eu cette bonne idée de mettre une famille entière dans le collimateur d'une société qui se base sur les préjugés et qui montre du doigt toute personne qui n'adhère pas aux sois-disant conventions.
Au bout des 155 pages, je me suis réveillée! J'ai eu envie de crier. le livre se termine pas un suicide. le suicide d'un homme. Mais qui? Adel? Hamza? J'ai repris le livre , je l'ai relu. J'en ai voulu à l'auteure. Je voulais savoir.
Quelque part, au fond de moi, je pensais à Adel. Après ce qu'il avait subi, il a dû en avoir assez des jeunes de son quartier et de leur moquerie. Puis j'ai pensé à Hamza, le fou (ou pas) dont la mort va sûrement libérer certains. J'ai fini par me dire qu'il valait mieux ne pas le découvrir.
Pour son premier roman, Kaouther Adimi a surpassé mes attentes. Une écriture captivante et fluide. le style fort et imposant contraste avec la douceur de son visage angélique. Une plume mûre et consciente.
155 pages après :je fais un standing ovation à la force de sa plume.
On pourrait sous-estimer le roman, on pensera que c'est du léger. Croyez-moi, ce petit livre a tout d'un grand... et d'une noirceur!!!!! ....je trouve pas le mot.
J'ai reposé les pieds sur terre. Ce livre est mon nouveau billet pour le terre à terre. Une claque pour moi qui rêvasse loin de la réalité sociale.
A LIRE
Mon coup de coeur:
*Yasmine : j'aime beaucoup sa façon d'"envoyer promener" le monde. Elle reflète une autre image d'elle mais au fond c'est une fille très mûre et intelligente.
"Faire l'autruche n'est pas de tout repos, mais ça nous permet de continuer à vivre sous le même toit sans détourner sans cesse les yeux."
"Les papiches crient : papicha, papicha!Et moi je cours, les cheveux dans le vent,Le sourire aux lèvres, les ballerines par devant"
"Je préfère écouter les pierres se plaindre des pas qui leur manquent."
"Lorsqu'ils ne parlent pas de quitter le pays, ils parlent de mourir pour lui." |
Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi est titulaire d'une licence de langue et littérature françaises obtenu en Algérie, elle est diplômée en lettres modernes et en management des ressources humaines à Paris.Interview