Jolis jolis monstres

Jolis jolis monstres

Auteur : Julien Dufresne-Lamy

Éditeur : Belfond

Date de parution : 22 août 2019

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– Résumé-

« Je m’appelle James et je suis exquise… »
Découvrez le grand roman des drag-queens.

Certains disent qu’on est des monstres, des fous à électrocuter.
Nous sommes des centaures, des licornes, des chimères à tête de femme.
Les plus jolis monstres du monde.

Au début des années sida, James est l’une des plus belles drag-queens de New York. La légende des bals, la reine des cabarets, l’amie fidèle des club kids et des stars underground. Quand trente ans plus tard il devient le mentor de Victor, un jeune père de famille à l’humour corrosif, James comprend que le monde et les mentalités ont changé.

Sur trois décennies, Jolis jolis monstres aborde avec finesse et fantaisie la culture drag, le voguing et la scène ballroom dans un grand théâtre du genre et de l’identité. Au cœur d’une Amérique toujours plus fermée et idéologique, ce roman tendre mais bruyant est une ode à la beauté, à la fête et à la différence. Une prise de parole essentielle.

Jolis jolis monstres

Dès les premiers instants, je perçois de suite que ce roman sera en tout point différent de tout ce que j’ai pu lire. C’est une claque magistrale, le style poétique de cet auteur que je découvre pour la première fois, cette façon d’écrire me laisse rêveuse. Je lis et je plonge dans l’antre de Lady Prudence, une vie où les strass et les paillettes côtoient la merde et la dépravation New-Yorkaise.

Pendant ces 416 pages, on nous narre l’histoire de James, ou plutôt son monstre Lady Prudence.
Comment il s’est retrouvé très jeune à vivre avec sa tante Mae, une femme formidable, qui le rendra heureux, et lui donnera l’envie d’assumer cette féminité si présente jusqu’à son décès.
Cette période où seul au monde, il fera la rencontre des Cinq L, ces drags, qui lui ouvriront ses premières portes dans le milieu de la nuit, et lui apprendront l’art de la transformation, le vernissage d’ongles, les points de piqûres à ourlets, brushings et bigoudis, « les deux choses du monstre : La bravoure et la poudre », même si son heure de monter sur scène n’est pas encore venue, son alter ego devra attendre, il a 16 ans, il est encore trop jeune.
Il bourlingue, tantôt club miteux, tantôt bénévolat, tout est bon tant qu’on le voit. L’année suivante il va pouvoir enfin se produire, exhiber le monstre, après avoir placardé des affiches partout, on lui offre 2 soirs d’essais au Sweet Gum, la grande classe. Il devient ‘presque’ Lady Prudence, et pour se payer de beaux atours James fait le tapin.
Puis il finit par rejoindre la maison Xtravaganza, avec Angie, celle qui deviendra une mère.

C’est l’histoire d’une vie, de rencontres faites au fil de ses aventures. Toujours dans cette recherche de reconnaissance constante. C’est décadent, poignant, époustouflant et j’ai bien peur d’être incapable de rendre hommage à cette lecture qui me tourmente et m’apaise tout à la fois, de façon si personnelle, et si particulière.
Il nous fait vivre le New-York des années ’80-90′ dans ses délicieuses oppositions, la classe, l’exubérance et le glamour du monde de la nuit, contre la drogue, le vice, la mort et l’apparition du sida qui sera un phénomène marquant dans le milieu homosexuel de cette époque. On y découvre aussi une loyauté sans faille qui caractérise les drags, mieux même une famille.

La narration est très spéciale, surprenante, tantôt James conte son histoire au lecteur, et parfois il s’adresse directement à Victor, son protégé, son poulain, c’est par moment ce changement de voix qui m’a perturbée, même si une fois le style intégré tout était plus clair. Mais j’avoue avoir eu des zones de flou au début de ma lecture.
Je me suis tellement régalée, pas un instant d’ennui, les histoires et anecdotes se succèdent avec brio. Une part de nous plonge, et on s’imprègne un peu plus de l’ambiance.
Je ne pourrais ajouter qu’une chose, lisez-le. Vous verrez.

« Je danse, je suis reine, je suis monstre, le conte est mon métier. Le public me siffle, les doigts en bouche, et quand j’intercepte leurs visages gavés d’extase, je pense à elle, à ses yeux de pierres précieuses, à sa voix minérale, à cette femme inouïe qui veille sur moi, en chuchotant, plus personne ne se débarrassera de toi, mon Vampire. »

Merci mille fois aux éditions Belfond, l’auteur Julien Dufresne-Lamy et Netgalley pour ce service presse.