Alors que la fin du diptyque de Jonathan Hickman s'approche de sa fin, ce cinquième épisode de House of X - toujours dessiné par Pepe Larraz - préfère s'intéresser à l'avenir des titres X-Men plutôt qu'au passé que le lectorat souhaite découvrir, cela n'empêche pas le scénariste de répondre à une tonne de réponses.
Cet épisode marque une étape importante des X-Men par Jonathan Hickman puisque le scénariste pose les jalons de ce que la licence va nous apporter sur le court, moyen et long terme. Et, ça donne envie surtout que la licence semble enfin avancer, enfin proposer quelque chose de nouveau qui devrait s'imposer en standard à l'instar des Uncanny X-Men de Chris Claremont et John Byrne et des New X-Men de Grant Morrison. En tout cas, si nous pouvions en douter jusqu'à présent, ce cinquième numéro de House of X montre que les changements apportés par Hickman sont viables sur la durée, pas forcément dans l'état puisque la fin apporte plusieurs éléments perturbateurs qui risquent de changer le cadre quasi idyllique que nous dépeint le scénariste depuis le début.
À côté de ça, il y a plusieurs choses intéressantes dans House of X comme la construction de son histoire. Très clairement, lire le diptyque que le titre forme avec Powers of X est essentiel pour voir tout le parcours entrepris pour en arriver à la méthode de fonctionnement de Krakoa et des règles de la nation mutante. Mais, il y a une logique implacable dans la construction de House of X qui fait que l'étape Orchis était essentielle afin de comprendre les premières images de la série mais, aussi, de créer du rythme afin dynamiser le récit qui est énormément dans l'exposition - ce qui n'est pas un reproche au regard de l'ampleur du récit.
Je note aussi que l'aspect humain des personnages commence à prendre forme. Par exemple, il est difficile de voir dans le plan de Xavier quelque chose de moralement acceptable - d'autant plus qu'il autorise quelques dérives au nom de sa cause. Si nous pouvons comprendre ce qui a poussé le Professeur X à en venir jusqu'à ça, nous nous devons de constater qu'il a dépassé une ligne à ne pas franchir. À côté de ça, Hickman commence aussi à isoler quelques personnages nous montrant lesquels sont ses préférés. Cypher avait eu le droit à ce traitement dans Powers of X, Monet et Emma Frost l'ont dans ce numéro. Jean Grey et Magneto ont aussi le droit à des dialogues très bien écrits. Enfin, et de manière beaucoup plus inattendue, Hickman forme un nouveau groupe lui donnant un côté familial. Si ces personnages ont un rôle très particulier dans la première partie de l'épisode, leur rapport est décrit dans une page de données montrant même qu'il y a le potentiel pour une série qui leur seront dédiée. Dans le même ordre d'idée, Hickman nous montre que le passé n'est pas oublié en faisant interagir certains personnages iconiques entre eux.
Enfin, Hickman construit de plus en plus de petits systèmes indépendants qui viennent à interagir entre eux. Cela est remarquable de voir comment le scénariste utilise certains personnages qu'on n'aurait pas imaginé prendre autant d'importance.
Mais, malgré le nombre important de réponses données, et le poil à gratter qu'apporte Hickman en fin de numéro, il reste tout de même beaucoup de questions notamment concernant Moira - mais cela devrait arriver avec le dernier épisode de Powers of X - ainsi que la raison qui a poussé Xavier et Magneto à s'affronter durant de longues années. Mais, la plus importante qui, à mon avis, est la plus importante à répondre est : pourquoi maintenant et pas avant ?