Dès son annonce, la nouvelle série publiée par BOOM! Studios a quelque chose d'excitant ; il s'agit de son équipe créative. En effet, écrite par Kieron Gillen, dessinée par Dan Mora et colorisée par Tamra Bonvillain, Once & Future a tout pour plaire.
Le pitch de Once & Future est très simple : une chasseuse de trésor à la retraire, Bridgett McGuire, et son petit-fils, Duncan, qui n'est pas au courant des anciennes activités de sa grand-mère, partent à la recherche de la légendaire épée Excalibur. Mais, ce premier épisode nous montre que les qualités de la série de Gillen et Mora ne réside pas dans l'originalité de son script mais dans sa partie graphique, dans ses personnages, dans sa fantasy inspirée par les légendes arthuriennes, et dans le sous-texte politique.
Nous découvrons donc rapidement Bridget, une vieille femme au caractère bien trempé qui est bien loin du profil type de la personne âgée que nous trouvons dans les hospices où elle réside justement. Sûre d'elle, n'ayant pas peur de l'affrontement, et prenant des décisions dangereuses, elle est l'opposée de son petit-fils qui est maladroit, qui s'excuse tout le temps et qui est plutôt à la recherche d'une vie bien rangée. Très clairement, Duncan et sa "Gran" vont former un duo efficace puisque (presque) tout les oppose.
Le côté fantastique apparaît aussi rapidement et brutalement dans le récit avec un monstre étrange qui vient déranger notre duo alors qu'il n'est pas encore lancé complètement dans l'aventure. Cela permet à Gillen d'écrire une scène d'action efficace qui met en avant tout le talent narratif de son dessinateur. Cette utilisation de la fantasy n'est pas sans me rappeler ce que Matt Wagner a fait avec , une autre série qui s'inspire très librement des légendes arthuriennes, ce qui ne va pas sans me déplaire. En tout cas, par ce biais, Gillen et Mora nous font la promesse de nous proposer une aventure fantastique.
Enfin, le sous-texte politique est intéressant puisque l'action se déroule aux Royaumes-Unis et une motivation des méchants et méchantes de l'histoire qui n'est pas sans rappeler ce qui a motivé le peuple britannique à voter pour le Brexit - et surtout toutes les conséquences politiques qui en ont découlé. C'est assez bien foutu pour que ça arrive à être au cœur du récit mais sans en ralentir le rythme.
Si ce premier épisode est plutôt fun et prenant, sa grande force réside tout de même dans la qualité de sa partie graphique. Dan Mora est un dessinateur dont le talent n'est plus à démontrer, il est capable de faire de très belles choses avec n'importe quelle situation ; même un mec maladroit qui renverse son verre de vin est une scène réussie. La coloriste Tamra Bonvillain donne vie à l'ensemble avec brio mettant en valeur les dessins et la mise en place de Mora. Le duo semble s'être bien trouvé.