Longtemps restée tabou, l’homosexualité est aujourd’hui de plus en plus présente dans la littérature contemporaine.
Des mots pour que l’homosexualité, qu’elle soit masculine ou féminine, ne soit plus condamnée dans le monde, pour que tout à chacun puisse aimer librement, pour que le regard de la société change.
Dans cet article, je vous ai regroupé les histoires abordant cette thématique qui m’ont le plus marquée ces derniers mois. Des livres forts que je vous recommande tous vivement de découvrir.
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Inoubliable
N’essuie pas de larmes sans gants – Jonas Gardell
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Résumé : 1982. Rasmus vient d’avoir son bac et quitte la Suède profonde pour la capitale. À Stockholm, il va pouvoir être enfin lui-même. Loin de ceux qui le traitent de sale pédé. Benjamin est Témoin de Jéhovah et vit dans le prosélytisme et les préceptes religieux inculqués par ses parents. Sa conviction vacille le jour où il frappe à la porte d’un homme qui l’accueille chaleureusement, et lui lance : « Tu le sais, au moins, que tu es homosexuel ? » Rasmus et Benjamin vont s’aimer. Autour d’eux, une bande de jeunes gens, pleins de vie, qui se sont choisis comme vraie famille. Ils sont libres, insouciants. Or, arrive le sida. Certains n’ont plus que quelques mois, d’autres quelques années à vivre.
Face à une épidémie mortelle inconnue, toutes les politiques sociales ou sanitaires du «modèle suédois» échouent. Les malades séropositifs sont condamnés à l’isolement et à l’exclusion.
Mon avis : Un concentré d’amour, de colère, d’amitié, de haine et de douleur. Une lecture captivante et nécessaire. Juste inoubliable. Un livre qui me marquera longtemps et aura une place de choix sur mes étagères. Une histoire déchirante, qui vous brise le cœur et vous ouvre les yeux.
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Épistolaire
Celui qui est digne d’être aimé – Abdellah Taïa
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Résumé : Ahmed a 40 ans, du vide dans son existence et des regrets dans le cœur. Marocain vivant à Paris, perdu entre deux pays, il est sans repère fixe ni amour sûr. Il écrit. À sa mère, morte cinq ans auparavant, pour régler ses comptes, crier sa colère et son homosexualité. À Emmanuel, l’homme qu’il a aimé pour le meilleur et pour le pire. Ahmed écrit pour comprendre, se libérer. Guérir ou s’arrêter ici…
Mon avis : Un intense roman épistolaire qui sert d’exutoire et dans lequel se mêlent la colère, la souffrance et la rancœur d’un homme blessé. Une lecture forte, poignante et percutante.
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Percutant
Des hommes couleur de ciel – Anaïs Llobet
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Résumé : Dans le pays où est né Oumar, il n’existe pas de mot pour dire ce qu’il est, seulement des périphrases : stigal basakh vol stag, un « homme couleur de ciel ».
Réfugié à La Haye, le jeune Tchétchène se fait appeler Adam, passe son baccalauréat, boit des vodka-orange et embrasse des garçons dans l’obscurité des clubs. Mais il ne vit sa liberté que prudemment et dissimule sa nouvelle vie à son jeune frère Kirem, à la colère muette.
Par une journée de juin, Oumar est soudain mêlé à l’impensable, au pire, qui advient dans son ancien lycée.
La police est formelle : le terrible attentat a été commis par un lycéen tchétchène. Des hommes couleur de ciel est l’histoire de deux frères en exil qui ont voulu reconstruire leur vie en Europe. C’est l’histoire de leurs failles et de leurs cicatrices. Une histoire d’intégration et de désintégration.
Mon avis : Une lecture immersive, qui se lit d’une traite. Un engrenage implacable qui se joue sous nos yeux. Un véritable uppercut.
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Jeunesse
Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers – Benjamin Alire Saenz
Résumé : Ari, quinze ans, est un adolescent en colère, silencieux, dont le frère est en prison. Dante, lui, est un garçon expansif, drôle, sûr de lui. Ils n’ont a priori rien en commun. Pourtant ils nouent une profonde amitié, une de ces relations qui changent la vie à jamais… C’est donc l’un avec l’autre, et l’un pour l’autre, que les deux garçons vont partir en quête de leur identité et découvrir les secrets de l’univers.
Mon avis : Un excellent roman jeunesse avec cette quête d’identité de deux adolescents attachants. L’auteur sonde les tourments de l’adolescence avec talent et justesse.
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Dépaysant
Sous les branches de l’udala – Chinelo Okparanta
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Résumé : 1968. Le Nigeria et la jeune république du Biafra se déchirent, les conflits interethniques sont chaque jour plus meurtriers, la population sombre peu à peu dans le désespoir.
Au cœur de cet océan de violence, la jeune Ijeoma tombe amoureuse d’Amina.
La relation des deux adolescentes est rapidement découverte et tous, mères, pères, voisins, amis, se chargent de leur rappeler qu’aux yeux de Dieu et de la loi, leur amour est criminel.
Pour Ijeoma, un choix se dessine alors : se cacher et suivre ses désirs ; ou s’oublier et jouer le rôle que la société lui impose.
Une existence prisonnière du mensonge, est-ce la seule issue qui s’offre à Ijeoma ?
Mon avis : Une plume magnifique et captivante, un récit sombre et poignant pour évoquer l’homosexualité au Nigéria. La voix de la nigériane Chinelo Okparanta est empreinte d’espoir et délivre un beau message sur la liberté d’aimer.
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Graphique
Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh
Résumé : La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir. Elle lui permettra d’affronter enfin le regard des autres.
Mon avis : Accepter d’être différente, c’est que va devoir affronter la jeune Clémentine lorsqu’elle rencontre Emma. Une superbe histoire d’amour, pleine de sensibilité.
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Autobiographique
« Arrête avec tes mensonges» – Philippe Besson
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Résumé : Quand j’étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J’inventais si bien les histoires, paraît-il, qu’elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J’ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd’hui, voilà que j’obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prévenir d’emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. Mais un amour, quand même. Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.
Mon avis : Philippe Besson se confie avec sincérité et nostalgie sur son premier amour. Un amour qui a laissé des traces et qu’il nous dévoile à travers ce récit autobiographique fort, poignant, qui m’a énormément touchée.
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Captivant
Les fureurs invisibles du cœur – John Boyne
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Résumé : Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Ballotté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Mon avis : Le roman captivant de John Boyne est avant tout le récit d’une vie. L’histoire d’un homme mais également celle d’un pays, l’Irlande, face à l’homosexualité. Une épopée romanesque époustouflante qui m’a à la fois transportée, bouleversée et révoltée.
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Huis-clos
Amours – Léonor De Récondo
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Résumé : Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’un sentiment qui balayera tout.
Mon avis : Un huis-clos passionnant et bouleversant au cœur d’une maison bourgeoise pleine de secrets. La plume de Léonor De Récondo m’a complètement conquise avec cette histoire d’amour intense et poignante.