Sara, une jeune libraire suédoise de vingt-huit ans tout juste licenciée, décide de partir deux mois aux Etats-Unis pour rendre visite à Amy Harris, une retraitée bibliophile. Les deux amies ne se sont jamais rencontrées mais s’envoient leurs livres préférés par la poste et leur grande différence d’âge ne leur a jamais posé problème. Mais quand Sara arrive à Broken Wheel, Amy vient de décéder. La jeune femme s’installe donc dans la grande maison vide et découvre la ville d’une manière radicalement différente de ce qu’elle s’était imaginée…
Si Sara visite Broken Wheel sans Amy, La bibliothèque des cœurs cabossés nous fait découvrir les Etats-Unis d’une toute autre façon également. En effet, on est bien loin du rêve américain (rien que le nom de la ville…) et peut-être plus proche de la réalité ? Broken Wheel est une toute petite ville où tout le monde se connaît et où les ragots vont bon train. Jamais ses habitants n’auraient imaginé qu’une touriste européenne puisse s’intéresser à eux et Amy va progressivement chambouler leur mode de vie calme et paisible. La plupart n’ont jamais ouvert un livre de leur vie… et pourtant Sara a l’idée farfelue d’ouvrir une librairie !
Entre potins, découvertes de la région et projet de librairie, on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Sara est une jeune femme un peu perdue quand elle arrive à Broken Wheel et petit à petit elle va s’affirmer grâce à son nouveau combat : faire lire les habitants de la ville. Loin d’y mettre de la mauvaise volonté, tous vont se prêter au jeu, pour des raisons assez différentes.
« Réfléchis, Sarah. Qu’est-ce qui pousserait quelqu’un à acheter un livre ? Qu’est-ce qui pousse les gens à regarder des films ? Est-ce si difficile que ça ?
Puis elle éclata de rire. Elle saisit le stylo et écrivit en grandes lettres distinctes : SEXE, VIOLENCE ET ARMES avant de poser l’affiche au-dessus des policiers. »
S’il y a un détail qui m’a particulièrement plu, c’est qu’Amy parle de livres contemporains comme Eragon ou Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates. Je n’ai pas souvenir d’autres romans qui parlent de livres de fiction, et encore moins pour en faire l’éloge ! Mais ça donne une petite touche de réalité à l’histoire, ce qui n’est pas superflu vu les rebondissements assez invraisemblables de la fin.
La bibliothèque des cœurs cabossés est un roman feel good très réussi, un pur bonheur pour les amoureux des livres !
En vous souhaitant de belles lectures,
Mlle Jeanne