Auteur : Félie Bertin
Date de parution: 29 juillet 2019
Editeur : Homoromance éditions
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-Résumé-
Quand sa mère commence à fréquenter Brice, un commandant de police, le petit Daryl voit en lui un héros. Un homme capable de faire rire sa maman et de la rendre heureuse. Tout serait certainement parfait si le chevalier blanc n’avait pas un fils de deux ans plus jeune : Louis. Daryl ne veut pas de frère. Très vite, sa fascination se mue en quelque chose de trop fort pour lui. Il ne veut pas de cet amour et la colère semble être un bon moyen de s’en défendre. Plus les années passent, plus leur relation s’envenime et la carapace angélique de Louis se fissure. De bousculades en remarques désobligeantes, de rejets en afflictions, les deux garçons grandissent côte à côte en tentant de garder la tête haute. Leurs heurts se multiplient jusqu’à celui de trop. Bientôt, ils ne savent plus que compter l’un sur l’autre. L’un pour l’autre. Mais sauront-ils dépasser ce qui fait d’eux des frères ? Parviendront-ils à oublier cette alliance et à trouver « leur lien » ?
FIN.
Le mot est posé et j’ai le cœur qui bat la chamade d’un trop-plein de tout. Ces derniers temps, j’ai eu la chance de découvrir des romans absolument fabuleux, des textes qui marquent, et qui imprègnent, Déliés par alliance, est incontestablement de ceux-là.
C’était une première pour moi de lire Félie Bertin, son style, et sa plume m’ont conquise et je me plongerai dans ces autres romans, ça c’est une certitude.
Elle a su choisir ses mots avec minutie et délicatesse, pour que ce thème en soi assez commun, (une famille recomposée, des parents qui brillent par leur absence, deux adolescents que tout oppose et un amour naissant), ne le soit pas. L’auteure a su nous impacter avec force, et mettre en lumière toute la complexité des sentiments humains.
Dès les premières pages on est plongé dans les méandres de ce qu’on pourrait penser une guerre fraternelle, on découvre Daryl, un garçon élevé avec pour seul parent sa maman, ce manque révélera en lui toutes les insécurités possibles, une distorsion énorme dont il pense pouvoir en combler le vide avec la venue de Brice dans leur vie.
C’est sans compter sur Louis, le fils de celui-ci, qui comme lui n’a qu’un seul parent, mais qui pourtant est en tout point son opposé. Ce petit garçon verra en cet aîné son héros, il lui vouera une véritable adoration. Là où Daryl sera renfermé, solitaire, hargneux et empli d’un profond mal-être, Louis ne sera que sourire, bienveillance, et gentillesse.
Très vite Daryl écumera sa rage sur Louis, entre moqueries, violences verbales et physiques, ce si grand sourire finira doucement par disparaître, sa bienveillance deviendra du sarcasme, et ce jeune si lumineux va peu à peu ternir.
Mais si toute cette méchanceté, cette agressivité cachée quelque chose de plus profond? Et si entre haine et amour véritable la ligne était franchie?
Quand on ne sait que cogner pour s’exprimer.
On a tous nos faiblesses, créés par nos propres failles personnelles, c’est sûrement pour moi ce qui a rendu ce roman si poignant, l’auteure a su toucher mes failles avec la force et la justesse de ses mots. L’indifférence parentale, est omniprésente, mon âme de maman a été meurtri par tout ce laissé-aller, ce besoin de conserver les apparences par peur du qu’en dira t-on, mais une fois entre ces murs c’est le rejet et l’ignorance la plus totale. Je pense avoir rarement autant haïe des personnages, mais eux remportent la palme. J’aurais voulu pouvoir rassurer ces deux jeunes, leur dire ça va passer, tout finira par s’arranger, et enfin pouvoir les serrer tout contre moi.
C’est exactement ce ressenti que j’ai eu tout au long du livre, une énorme injustice et un profond dégoût qui m’a noué les tripes.
Ils ont du chemin à parcourir pour trouver cette paix si méritée, mais une fois cet amour assumé, accepté on entrevoit une lueur d’espoir pour eux, et ça, ça fait un bien fou. Après la destruction la rédemption.
Ce livre c’est avant tout l’amour dans ce qu’il a de plus fusionnel. Une passion destructrice et ravageuse, avant un équilibre, et une sérénité.
C’est fort, parfois violent et déroutant, mais la lumière émerge de ces deux âmes tourmentées, et je me dis que le combat mené valait cette peine. Ils méritaient cent fois cette délivrance salvatrice.
Encore une histoire dont je garderai le goût de cet amour absolu.
« Daryl s’accroupit face à lui et caressa ses lésions du bout de ses doigts tremblants. Son cœur battait douloureusement et toute sa colère pour lui-même revint en force, dévastatrice. Il ne l’avait jamais protégé. Ni de lui ni de ses sentiments. Il était nocif, dangereux. Il accola doucement leurs fronts, ferma les paupières, et s’autorisa cette larme, cette lame, qui fendit son regard pour se perdre sur ses lèvres vibrantes de chagrin.
– Je te demande pardon… »