Pour l'amour d'un cheval, tome 1 : Déménagement - Patricia Leitch


Pour l'amour d'un cheval, tome 1 : Déménagement - Patricia LeitchPour l’amour d’un cheval1, Patricia LeitchDéménagement
Editeur : Flammarion jeunesseNombre de pages : 233
Résumé : Jenny emménage avec sa famille en Écosse. Mais lors d’un spectacle de cirque, elle découvre qu’une jument est maltraitée. Jeune fille intrépide, elle décide de la sauver. Mais l’animal est sauvage et craintif. Jenny parviendra-t-elle à l’apprivoiser ?
- Un petit extrait -
« Tu vas survivre, murmure Jenny à sa jument. Bientôt, je te monterai et on se promènera partout. On partira en randonnée toutes les deux, on ira plus loin chaque jour. Parfois au bord de la mer. On galopera sur le sable et on se baignera dans les vagues. On fera des concours, tu gagneras des prix de beauté et de saut d’obstacles. Tout le monde entendra parler de toi. »

- Mon avis sur le livre -
Vers l’âge de huit ou neuf ans, après avoir relu à plusieurs reprises l’intégralité de la saga Grand galop, j’ai demandé à mes parents de nouveaux romans sur les chevaux. Je venais en effet de commencer l’équitation et ne jurais plus que par les poneys … C’est très probablement à ce moment-là que Pour l’amour d’un cheval est arrivé chez nous. Cependant, pour une raison que j’ignore, ce petit roman n’était pas rangé avec les autres ouvrages de la collection « Passion cheval », et j’ai la vague impression que … je ne l’avais encore jamais lu. Cadeau de Noël oublié dans sa cachette au moment d’emballer les cadeaux, et redécouvert lors d’un déménagement ? Probablement. Toujours est-il que ce fut une véritable découverte … et un véritable retour en enfance !
Jenny a onze ans et des rêves plein la tête. Alors que sa famille et elle se préparent à emménager dans une grande maison perdue au plein cœur des Highlands, en Ecosse, l’adolescente ne pense qu’à une seule chose : les chevaux ! Très bientôt, elle aura son propre poney, pour aller à l’école mais aussi pour galoper dans les landes … Mais sa joie éclate en mille morceaux lors d’une visite au cirque : comment pourrait-elle se réjouir d’avoir un poney tout en sachant que cette pauvre jument alezane se fait fouetter, jour après jour, pour rester cette « jument meurtrière » qui clôture le spectacle ? Lorsque leur chemin se recroise à nouveau, l’intrépide Jenny se débrouille pour libérer la jument, qui rejoint aussitôt un troupeau de poneys des Highlands. La jeune fille n’a désormais plus qu’une seule idée en tête : apprivoiser cette jument si craintive et sauvage …
Je vais être parfaitement honnête : il n’y a absolument rien de « révolutionnaire » dans cette histoire. Comme dans beaucoup de petits romans jeunesses sur les chevaux, on retrouve le même schéma : une adolescente intrépide et têtue qui tente d’apprivoiser un cheval sauvage et indomptable. La grande différence de celui-ci par rapport aux autres récits du même acabit, c’est que durant plus des trois-quarts de l’histoire, Jenny n’a absolument aucun contact avec cette jument : tout au plus elle parvient à l’apercevoir du coin de l’œil au milieu de la lande avant que l’équidé ne s’enfuit au triple galop en sentant l’odeur d’un être humain. Shantih (c’est ainsi que Jenny a nommé la jument) est avant tout présente dans les pensées de la jeune fille : du soir au matin, du matin au soir, Jenny ne pense qu’à elle. Elle cherche comment faire pour gagner la confiance de cette jument qui ressemble en tout point au cheval de ses rêves. Et une chose est sûre, rien ne l’arrêtera.
Car Jenny est une enfant têtue, butée, déterminée, qui n’a pas froid aux yeux. Faire l’école buissonnière et traverser des tourbières pour rejoindre le bibliobus pour emprunter un ouvrage sur une chuchoteuse, et ce malgré les coups de ceinture que ne manquera pas de lui infliger le terrible instituteur à son retour ? Pas un problème pour Jenny. Sortir au milieu de la nuit pour tenter d’approcher une nouvelle fois l’élue de son cœur, couchée sur le dos de son petit poney pour tenter de ne pas se faire remarquer ? Allons-y ! Plonger au cœur d’une tempête de neige pour retrouver la jument, visiblement blessée, avant qu’elle ne meure de froid ? Mille fois oui. Jenny a le cœur et l’esprit gonflés d’amour pour cette jument maltraitée, et contrairement aux adultes qui n’hésiteraient pas une seule seconde à sacrifier un animal, elle refuse d’abandonner Shantih, quand bien même celle-là ne lui rend pas cet amour inconditionnel qu’elle lui porte. J’aime beaucoup cette petite héroïne intrépide et casse-cou, même si j’ai plus d’une fois eu peur pour elle, petite inconsciente !
En effet, cette petite histoire est riche en émotions et en rebondissements ! Entre l’emménagement dans cette nouvelle grande maison, l’arrivée dans une nouvelle école avec un instituteur absolument effrayant, et les multiples tentatives d’approcher Shantih (tout en tachant de convaincre le fermier qui l’a acheté au cirque de bien veiller sur elle), ni Jenny ni le lecteur ne s’ennuie une seule seconde ! Mais ce petit livre ne néglige pas l’aspect « émotion » au profit de l’action comme le font trop souvent les romans pour petits lecteurs : certains passages sont vraiment bouleversants, j’ai versé quelques larmes, car l’amour de la petite Jenny est tellement fort, tellement pur, tellement beau … Et sa frustration et son découragement sont de plus en plus forts au fil des semaines : l’hiver approche, et la jument ne sait pas comment survivre dans le rude climat d’Ecosse. Survivra-t-elle si Jenny ne parvient pas à l’apprivoiser à temps ? Heureusement, comme souvent dans les livres pour enfants, tout est bien qui finit bien !
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai été conquise par ce petit roman, et mon seul regret, c’est de ne pas avoir la suite ! L’espace de quelques centaines de pages, j’ai retrouvé mon âme d’enfant, de petite fille passionnée par les chevaux, qui rêve d’en avoir un à soi un jour pour vivre des dizaines d’aventures à la minute ! Bien que l’histoire et la narration soient indiscutablement branchées « jeunes lecteurs d’une dizaine d’années », malgré les facilités narratives et légères incohérences que cela induit, j’ai vraiment apprécié ma lecture. C’est captivant, rafraichissant et émouvant. Si vous avez des petits cavaliers ou des petites cavalières en herbe qui aiment lire dans votre entourage, songez à la collection « Cheval Passion » de Flammarion, et particulièrement à ce petit roman qui, je vous l’assure, plaira même aux plus grands !